Hind Benjilany : « Je veux faire de la Gallery G.AB Art Space un lieu de résonance »

L’artiste Hind Benjilany ouvre le 23 octobre prochain la Gallery G.AB Art Space à la Marina de Rabat-Salé. Un lieu pensé pour mettre en lumière les talents, encourager la créativité et échanger sur l’art contemporain. Entretien.

Vous ouvrez fin octobre une galerie à Rabat. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet et sur les valeurs que vous souhaitez y défendre ?

Le 23 octobre prochain, j’ouvrirai GALLERY G.AB ART SPACE à la Marina de Rabat-Salé, un lieu baigné de lumière, qui incarne parfaitement l’esprit que je souhaite donner à ce projet. Pour marquer cette ouverture, j’ai choisi de consacrer le vernissage à Youssef Wahboun, un artiste singulier, également écrivain et poète, dont l’œuvre conjugue force plastique et profondeur intellectuelle. A travers GALLERY G.AB ART SPACE, je souhaite offrir aux artistes une vitrine respectueuse de leur univers tout en proposant au public un lieu d’échanges vivants. Les valeurs qui me guident sont le partage, l’ouverture et l’audace. C’est un espace que je veux exigeant mais accessible, où la pensée et la création plastique s’entrecroisent et s’enrichissent mutuellement.

Quelles seront les grandes lignes de votre programmation : mettre en lumière des artistes marocains, favoriser des dialogues internationaux, ou mêler les deux approches ?

Je crois profondément au dialogue des cultures. La programmation mettra en avant des artistes marocains qui portent un regard fort sur notre époque, tout en créant des passerelles avec des créateurs venus d’ailleurs, en Afrique et au-delà. L’art africain, dans sa vitalité et sa pluralité, m’intéresse particulièrement, et je souhaite que GALLERY G.AB ART SPACE participe à ce mouvement d’ouverture. Mon objectif est clair : faire de la galerie un lieu de résonance où se croisent des sensibilités locales et internationales, sans hiérarchie mais dans un véritable dialogue.

Copyright Hind Benjilany

Comment cette galerie s’intègre-t-elle dans le paysage culturel de Rabat ? Quelle contribution singulière espérez-vous apporter à la scène artistique locale ?

Rabat connaît aujourd’hui une effervescence culturelle remarquable, mais il reste essentiel de créer des espaces où l’art peut rencontrer le public de manière sincère. Ma contribution est celle d’une artiste qui devient également galeriste, convaincue qu’il est temps d’exorciser l’idée, encore tenace, selon laquelle un artiste ne pourrait que créer et non gérer ses ventes, comme si c’était une tare. Au contraire, être artiste et galeriste me permet de porter un regard double : comprendre les besoins des créateurs et offrir au public un espace vivant, avec des expositions, des ateliers et des débats où l’on ose expérimenter.

Vous êtes aussi artiste-peintre. Les femmes occupent une place centrale dans vos créations. Qu’est-ce qui vous inspire dans cette thématique ?

Mes œuvres explorent la métamorphose et la résilience comme dans ma série Chrysalides de femmes. Pour moi, la femme n’est pas un sujet marginal ou prétexte, mais un universel de passage, de transformation et de transmission. Je m’inspire de mes propres expériences, de celles des femmes que je côtoie, de leur force silencieuse et de leur capacité à renaître. C’est une thématique que j’exprime aussi bien dans l’abstrait que dans le figuratif naïf.

Plus largement, quel regard portez-vous sur l’évolution de l’art contemporain au Maroc et sur la place que les artistes femmes y occupent ?

L’art contemporain marocain connaît aujourd’hui une expansion remarquable et s’inscrit dans le dynamisme de l’art africain qui rayonne à l’international. Les artistes, qu’ils soient hommes ou femmes, enrichissent cette scène par leurs visions, leurs écritures plastiques et leur engagement. Pour moi, il est essentiel de sortir des discours réducteurs autour du « genre » – je n’oppose pas artistes hommes et femmes-. C’est d’ailleurs tout un symbole que le premier vernissage de GALLERY G.AB ART SPACE soit consacré à Youssef Wahboun, dont le travail témoigne de la puissance de la pensée et de l’image. Mon regard est tourné vers l’avenir : valoriser les talents, soutenir la créativité et offrir des plateformes où chaque voix, singulière et audacieuse, trouve sa juste place dans le concert de l’art contemporain marocain et africain.

 

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