Jeudi soir, Essaouira s’est animée au son des tambours et du guembri. Comme chaque année, la parade inaugurale a ouvert le festival dans les ruelles de la médina, portée par l’énergie communicative des Maâlems gnaoua et des troupes folkloriques. Un moment fort, attendu par les habitants comme par les festivaliers, marqué par la présence d’André Azoulay, conseiller de SM le Roi, de la productrice Neila Tazi, et de plusieurs figures du monde culturel.
Transmettre, former, créerCette édition, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, réunit plus de 350 artistes, venus de tous les horizons. Sur les scènes emblématiques de la ville, 54 concerts sont prévus, ponctués de collaborations inédites et de créations originales.
Parmi les moments phares annoncés : Hamid El Kasri en fusion avec la troupe sénégalaise Bakalama, Abir El Abed et Kya Loum ce soir sur la place Moulay Hassan ; Houssam Gania aux côtés du batteur de jazz Marcus Gilmore ; la rencontre mystique entre Dhafer Youssef et Maâlem Morad El Marjan ; ou encore les performances attendues de Cimafunk, CKay, Tiken Jah Fakoly, et Asmaa Hamzaoui & Bnat Timbouktou.
Le Forum des droits humains, lancé ce matin, entre pleinement dans l’actualité. Sa 12ᵉ édition s’ouvre sur le thème “Mobilités humaines et dynamiques culturelles”, avec la participation d’intellectuels, artistes et penseurs de renom. Andrea Rea, Elia Suleiman, Faouzi Bensaïdi ou encore Véronique Tadjo sont attendus pour deux journées de débats nourris et d’échanges ouverts.
Une signature marocaine
Le festival cultive aussi sa dimension pédagogique. À travers les masterclasses proposées par le Berklee College of Music, les résidences d’artistes, les rencontres de la Chaire des croisements culturels, ou encore l’exposition “Entre jeu et mémoire” au Borj Bab Marrakech, Essaouira devient un véritable laboratoire artistique. L’Arbre à palabres, au cœur de la médina, accueille quant à lui des discussions libres entre publics, artistes et penseurs.
Depuis 26 ans, le Festival Gnaoua dépasse le cadre du spectacle. Il s’inscrit dans une vision culturelle ambitieuse, où l’art devient un langage universel, un outil de transmission et une passerelle entre les peuples.
Cette édition en est une nouvelle preuve : enraciné dans la tradition gnaoua, ouvert sur le monde, le festival d’Essaouira affirme la place centrale de la culture dans le Maroc d’aujourd’hui.