Dès l’ouverture, le ton était donné : le FLAM 2025 sera un espace de réflexion, de dialogue et de célébration du livre africain sous toutes ses formes. L’inauguration a vu la participation de grandes figures de la littérature africaine, avec des discours inspirants sur l’importance des récits africains dans le monde d’aujourd’hui. Les tables rondes et conférences ont été le cœur battant du festival.
Parmi les discussions les plus marquantes, le panel sur les perspectives afroféministes pendant lequel auteures, militantes et penseuses ont pris la parole pour raconter, dénoncer et transmettre. Lors de cette table ronde, l’ancienne ministre française Najat Vallaud Belkacem a relevé que le concept de féminisme africain ne se limite pas au continent africain, mais inclut également les expériences des femmes migrantes en Europe. De son côté, l’écrivaine et militante ivoirienne, Maboula Somaharo, a souligné qu’en France, ce mouvement a pris une ampleur particulière depuis 2014, lorsque des femmes françaises d’ascendance africaine et des territoires d’outre-mer ont pris part à une marché féministre dans les rues de Paris.
Lors de cette troisième édition du FLAM, les discussions ont également porté sur l’identité africaine et la mémoire collective. L’écrivain rwandais Dorcy Rugamba a ému le public en présentant son livre « Hewa Rwanda : Lettres aux absents », un hommage poignant aux victimes du génocide de 1994, dont plusieurs membres de sa famille. De son côté, le romancier ivoirien Nincemon Fallé a exploré les défis de la jeunesse africaine dans son ouvrage « Ces soleils ardents ».
Cette année, la poésie a trouvé une place de choix au FLAM. La Mauricienne Ananda Devi a rappelé que ce genre littéraire est « un refuge, une source de consolation ». Le slameur, poète et romancier camerounais Marc Alexandre Oho Bambe a, quant à lui, affirmé que « la poésie est une voix et une voie ». Une belle façon de souligner la force des mots. Accompagné au piano par Nicolas Peigney, Marc Alexandre Oho Bambe a transporté le public du FLAM dans son univers avec un concert de slam envoûtant.
Le panel intitulé « L’Afrique racontée par ses écrivains » a suscité de riches échanges entre auteurs et lecteurs. La question de la place des langues africaines dans la littérature contemporaine a été au centre des débats, témoignant d’un profond attachement à l’identité culturelle.
Autres moments forts du festival : les séances de dédicaces qui ont permis aux festivaliers de rencontrer leurs auteurs favoris.
Le festival s’est achevé en apothéose avec la remise du Prix littéraire des lycéens de Marrakech, remporté par l’écrivaine et journaliste Myriam Jebbor pour son roman « La trahison ». Une initiative qui témoigne de l’engagement du FLAM envers la jeunesse et la transmission du savoir.
En trois éditions, le FLAM s’est imposé comme un rendez-vous incontournable de la littérature africaine. Plus qu’un festival, un véritable carrefour d’idées et de rencontres. Rendez-vous en 2026 !