Explosive, précise, puissante. Sur le terrain, Sanaâ Mssoudy ne fait pas dans la demi-mesure. À 25 ans, l’attaquante des Lionnes de l’Atlas fait partie des joueuses clés appelées par le sélectionneur espagnol, Jorge Vilda, pour disputer la CAN 2025. Une évidence, presque. Parce que Sanaâ Mssoudy est de celles qu’on ne peut pas ignorer : elle brille, elle percute, elle marque. Son histoire footballistique commence à Casablanca, dans les ruelles de son quartier. Elle passe ensuite brièvement par le Wydad. Mais c’est au Difaâ Aïn Chock qu’elle se façonne, avant de rejoindre l’AS FAR en 2014. Là, sa carrière décolle. Avec le club militaire, elle accumule les trophées : 10 championnats, 12 Coupes du Trône, et une Ligue des champions africaine remportée en 2022, une première historique pour le football féminin marocain. La même année, elle est appelée pour disputer la CAN. Elle y joue un rôle central dans l’aventure des Lionnes. Puis, en 2024, elle est sacrée meilleure joueuse interclubs d’Afrique par la CAF. Une magnifique consécration, lui permettant de devenir la première Marocaine à recevoir cette distinction. Mais ce sacre cache une épreuve. Quelques mois plus tôt, Sanaâ Mssoudy se blesse : une rupture des ligaments croisés. Résultats : Deux saisons à l’écart… “Je n’ai pas lâché”, dit-elle sobrement. Soins, rééducation, discipline, et aucun doute. Juste une volonté immense de revenir sur le terrain, encore plus forte. Cette force, elle la puise notamment dans son histoire. Petite, sa mère la voit mal jouer au foot, “un sport de garçons”, juge-t-elle. Mais son père l’encourage. Sanaâ s’accroche. Rien ne l’arrête. Elle joue. En 2023, Sanaâ Mssoudy devient maman. En 2024, elle revient officiellement sur le terrain. “Mon mari est préparateur physique. Dans une famille de sportifs, on s’organise. Ce n’est pas toujours simple, mais j’arrive à trouver un équilibre.” Sa vie, elle l’articule entre entraînements, matchs et maternité, sans jamais renoncer à rien. Sélectionnée pour préparer la CAN 2025, Sanaâ Mssoudy est déterminée à défendre à nouveau les couleurs du Maroc. Discrète mais constante, la jeune femme avance. Loin des projecteurs, elle trace sa route. Dans un univers encore traversé par les clichés, elle incarne ainsi un modèle de calme, de rigueur et d’engagement.