Mondial féminin U17 : quels impacts sur le football féminin au Maroc ?

C'est le coup d'envoi du Mondial féminin U17 ! Le Maroc accueille, jusqu'au 08 novembre, cette compétition de haut niveau, une première pour le pays et l'Afrique du Nord ! Mais au-delà de l’effervescence sportive à venir, cette compétition devrait stimuler le développement du football féminin dans le Royaume. Les détails.

Déjà reconnu comme une terre de football, le Maroc franchit un cap supplémentaire. Du 17 octobre au 08 novembre, le pays accueille la Coupe du monde féminine U17 de la FIFA, une grande première pour l’Afrique du Nord. Un symbole fort qui traduit la montée en puissance du sport féminin dans le Royaume. “Le Maroc constitue un exemple probant de ce qu’il est possible d’accomplir en investissant dans le football féminin”, explique Sarai Bareman, directrice de la division du football féminin de la FIFA, justifiant ainsi le choix de l’instance internationale pour le Royaume. “Le moment est parfaitement adéquat pour organiser cette compétition au Maroc. Les bases du développement du football féminin ont été jetées, des progrès ont été réalisés et nous pourrons continuer d’aller de l’avant grâce à cette coopération.” En effet, ces dernières années, les joueuses marocaines ont fait parler leur talent : finalistes de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) féminine 2022 et 2025 avec 50.000 spectateurs en tribunes, première équipe arabe à se hisser en Coupe du monde féminine en 2023, championnes d’Afrique avec l’AS FAR en Ligue des champions… Elles font sensation sur la scène continentale et internationale.

Un partenariat FRMF-FIFA 

Ces avancées sont le fruit d’une dynamique lancée par la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) avec le contrat-objectif pour le développement du football féminin. Signé en 2020, ce “plan Marshall”, aligné sur les stratégies de la FIFA et de la Confédération africaine de football (CAF), vise à structurer la discipline, professionnaliser les joueuses et bâtir un écosystème solide. Depuis, de grands pas ont été franchis : lancement d’un championnat national professionnel féminin (D1 et D2), création d’un championnat national U17 et mise en place de championnats régionaux pour les jeunes talents. Le budget annuel dédié au football féminin a été multiplié par six, passant de 10 à 60 millions de dirhams, et les subventions aux clubs ont été revues à la hausse (1,2 million pour les clubs de D1, 800.000 pour ceux de D2), sous réserve du respect de critères sportifs, administratifs et de gouvernance.,… L’organisation de la Coupe du monde U17 constitue un nouvel accélérateur pour cette stratégie. Selon Sarai Bareman, “c’est immanquablement une opportunité pour accélérer la croissance du football, notamment en tirant parti de l’intérêt du public et des parties prenantes locales, ce qui contribuera à renforcer l’écosystème global du football féminin”. Et d’ajouter : “Le fait d’organiser cinq éditions – le Maroc accueillera cinq éditions successives de la Coupe du Monde Féminine U-17- permet à la FIFA et à la FRMF de travailler main dans la main pour veiller à ce que la compétition laisse une marque positive à long terme sur le football féminin dans la région.”

Organiser, former, gagner

Applaudi par la FIFA, le Maroc doit poursuivre ses efforts tout en capitalisant sur ses acquis. “C’est en remportant des titres, en organisant des compétitions internationales et en formant les meilleures joueuses dans nos centres de formation que nous parviendrons à placer le Maroc parmi les leaders du football africain puis international”, assure Selma Khaled, fondatrice du média et agence de gestion d’image dédié au sport féminin, “Les Joueuses”. Pour le journaliste sportif Amine Oubaha, ce Mondial peut agir comme un levier décisif à condition de renforcer trois axes : professionnaliser l’encadrement, élargir le vivier de licenciées et développer les structures locales. “Les investissements réalisés ont permis à de nombreux clubs de se structurer autour de sections féminines, avec un accès à des terrains adaptés, des équipements et un minimum logistique (mini-bus, vestiaires, centres d’entraînement)”, explique-t-il. “Cette base matérielle est indispensable pour un développement durable, mais elle doit désormais s’étendre aux petites villes et aux zones rurales, où le vivier de talents reste largement sous-exploité”. Quant au nombre de licenciées, “il a déjà dépassé les 10.000”, pointe du doigt Amine Oubaha. “L’objectif fixé par la FRMF est d’atteindre les 90.000 licenciées dans les années à venir, afin de faire du football une pratique normale et accessible pour les filles, à tous les niveaux. Aussi, est-il important de continuer à cibler les jeunes générations, en intégrant davantage le football féminin dans les programmes scolaires, universitaires et dans les académies régionales.”  Mais pas seulement. Le développement passe aussi par un souffle d‘enthousiasme, une force d‘impulsion. “Ce Mondial envoie un message fort aux U17”, souligne Selma Khaled. “C’est un pari pour l’avenir”. Ces jeunes joueuses, formées au centre de l’Académie Mohammed VI – à la différence de nombreuses joueuses seniors – seront des modèles pour la génération suivante. “Je suis convaincue que la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA agira comme un catalyseur pour l’émergence d’une nouvelle génération de joueuses, d’entraîneures, de dirigeantes et d’arbitres au Maroc comme dans le reste de l’Afrique”, promet Sarai Bareman. Mais, comme le rappelle Karim Dronet, figure de la presse sportive et journaliste à Atlantic Radio, le manque d’entraîneurs spécialisés dans le football féminin reste un frein majeur. “Sans formation de l’encadrement, le développement des joueuses et l’attractivité du championnat restera limités”, prévient-il.

Quid des sponsors…

Le développement du ballon rond passe aussi par les sponsors. “Le football féminin grandit et progresse d’année en année”, insiste Sarai Bareman. “Cependant, il est clair que la marge de progression est encore grande en ce qui concerne l’intérêt porté par les médias et les sponsors.” Pour la directrice de la division du football féminin de la FIFA, la Coupe du Monde Féminine U17 est une vitrine unique : elle permettra de montrer la qualité du jeu, l’ampleur de l’événement et l’engagement d’un public de plus en plus nombreux. Un argument partagé par Selma Khaled : “Le sponsoring du sport féminin est un partenariat gagnant-gagnant : il valorise les joueuses et offre aux marques une visibilité précieuse auprès d’un public attentif et engagé.” Sur le papier, l’équation est évidente : une discipline en plein essor, un public réceptif, des valeurs positives. Dans la réalité pourtant, les investissements restent fragiles et concentrés sur les grandes compétitions. “Sur un Mondial, sponsors et médias répondent présents, mais les fidéliser ensuite est bien plus difficile”, nuance Karim Dronet. Le risque ? Que tout retombe une fois les projecteurs éteints. “Il faut un public régulier, et cela passe par l’augmentation du niveau de jeu et des championnats locaux de qualité”, soutient-il. Il est clair que le football féminin avance mais le véritable impact du football féminin reste à construire.

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