Hasnae Taleb, la trader marocaine aux millions de dollars

Dans l’arène impitoyable de la finance mondiale, la Marocaine Hasnae Taleb s’est imposée là où peu de femmes s’illustrent. Ambitieuse et pugnace, elle est à la tête d’une société mondiale de conseil et de banque d’investissement, Mintiply Capital, qui gère plusieurs millions de dollars. Portrait.

Hasnae Taleb est de ces femmes qui ne laissent rien au hasard. Déterminée, audacieuse et curieuse insatiable, elle s’est fait un nom dans le milieu de la finance internationale. Installée à Dubaï, elle est fondatrice et associée principale de Mintiply Capital, une société mondiale de conseil et de banque d’investissement. À la tête de la division gestion d’actifs, elle gère et conseille des transactions de plusieurs millions de dollars, sur les marchés publics comme privés. Une ascension fulgurante pour celle que la bourse de Nasdaq avait surnommée la “Shewolf of Nasdaq”.

Un saut dans l’inconnu

Hasnae Taleb a grandi au Maroc, loin de l’univers de Wall Street. Poussée par l’envie de découvrir et d’oser, elle a décidé, après son baccalauréat, de partir seule aux États-Unis afin d’y faire ses études. À l’université de Bolton, elle décroche un MBA en gestion d’actifs et marchés de capitaux, avant de faire ses armes chez Morgan Stanley puis au Nasdaq. “Le moment le plus décisif de ma carrière a été le jour où j’ai décidé de faire mes études à l’étranger, lance-t-elle. Je n’avais ni plan clair, ni filet de sécurité mais une certitude : il fallait que j’essaye. Car sinon, cela allait me hanter pour toujours.” Hasnae Taleb n’a jamais attendu qu’on lui donne une place. “Je l’ai prise, de moi-même”, insiste-t-elle. Dans un secteur élitiste, largement masculin, elle a appris à être  “deux fois plus préparée et dix fois plus résiliente”, comme elle l’explique. Sa stratégie ? Rester authentique, concentrée et laisser ses résultats parler pour elle.

Stratège de haut vol

Pour Hasnae Taleb, la finance est comme un terrain de jeu où se mêlent stratégies et visions.  “Je la vois comme un outil qui me permet de créer de la richesse ou de soutenir des idées qui méritent d’exister”, décrit-elle avec engouement. Mais cette passion s’accompagne d’une discipline de fer. “Si vous n’êtes pas discipliné, oubliez tout ça”, tranche-t-elle. Résilience, pensée stratégique et maîtrise émotionnelle, voilà, selon elle, les piliers de la réussite en finance mondiale. Mais derrière l’assurance, la pression est constante. “Lorsque vous gérez des portefeuilles d’une valeur de centaines de millions, chaque choix a son poids”, reconnaît-elle. Les décisions se prennent vite, sous tension, dans un marché en perpétuel mouvement. Et si elle a parfois été sous-estimée en tant que femme, elle a su retourner cela à son avantage, l’utilisant comme un moteur pour prouver sa valeur.

Sa nationalité, une force

Son identité marocaine s’est révélée être un socle solide. “Être marocaine m’a appris l’art de naviguer entre les contrastes : tradition et innovation, humilité et ambition”, assure-t-elle. L’intégrité, l’honnêteté et l’engagement, des valeurs héritées de son enfance, guident encore aujourd’hui sa manière de traiter avec ses clients et partenaires. “L’empathie est l’un de mes autres héritages qui, à mes yeux, est précieuse, soutient-elle. Cela m’aide à me connecter avec des personnes à travers les pays, à établir la confiance et à aborder les négociations avec intelligence émotionnelle.” 

Défier !

Le parcours de Hasnae Taleb n’a pas été sans obstacles : difficultés financières, galères de visa jusqu’à être sous-estimée dans des salles de conseil en finance.  Elle les a surmontés avec ténacité. “J’ai maîtrisé l’art de transformer un “non” en un “pas encore””, affirme-t-elle. Sa devise ? Savoir ce que l’on veut, savoir qui l’on est, et ignorer le bruit autour de soi. Aujourd’hui, consciente de sa visibilité grandissante, Hasnae Taleb assume une responsabilité envers les jeunes femmes. “Je les porte avec moi dans chacune des transactions que je réalise, dans chaque salle dans laquelle je rentre, appuie-t-elle. J’essaie de partager mon histoire ouvertement afin qu’elles sachent ce qui est possible. Je veux être l’exemple que je n’ai jamais eu en grandissant, surtout dans un monde saturé par des influenceurs fictifs et des apparences sociales mises en scène.” Et d’enchaîner avec hargne : “Il devrait y avoir plus de produits financiers inclusifs, davantage de femmes dans des rôles décisionnels, des capitaux alloués à des régions ou à des fondateurs sous-estimés”. En effet, comme elle le souffle, la finance doit refléter le monde qu’elle prétend servir.

 
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