Sophia Gyé-Jacquot : “Chacun de nos parfums est inspiré d’un rituel marocain”

MEZEL est la nouvelle marque de parfum indépendante lancée par Sophia Gyé-Jacquot. Une maison qui twiste l’héritage marocain avec une élégance parisienne bien dans son époque. Interview avec sa fondatrice.

Vous avez fondé votre marque de parfum indépendante “MEZEL” (« À l’aube des possibilités »).  Quelle en est la genèse ?

Oui, c’est le projet d’une vie : celui de faire dialoguer mes deux cultures à travers le parfum. Formée dans de grandes maisons à Paris et à Londres, j’ai suivi de près l’évolution du secteur. J’ai trouvé fascinante l’émergence de parfums inspirés du Maroc et du Moyen-Orient, deux territoires olfactifs qui captivent de plus en plus. Mais il me manquait une approche plus personnelle, plus sincèrement multiculturelle, à la fois ancrée et contemporaine. La France m’a transmis la rigueur et le savoir-faire de la haute parfumerie ; le Maroc, la richesse des rituels et la générosité des matières. MEZEL est né de cette rencontre : une maison qui fait vibrer l’héritage marocain à travers une sensibilité parisienne, sans nostalgie ni exotisme. Et quand ma famille au Maroc me dit qu’un de nos parfums leur donne la chair de poule, je sais que j’ai réussi à toucher quelque chose de vrai.

Vous êtes née à Paris mais c’est au Maroc que vous dites avoir appris à “sentir”. Comment cette double culture a nourri votre écriture olfactive et la vision de MEZEL ?

Je suis née à Paris, mais oui, c’est au Maroc que j’ai appris à « sentir ». Mon père est Parisien, ma mère Casablancaise. A la maison, deux cultures dialoguaient sans cesse. Au Maroc, chaque geste, chaque senteur a une signification. Rien n’est jamais là par hasard. Au même titre que la France, le Maroc est une terre de parfum exceptionnelle, dotée de matières premières parmi les plus belles au monde. Ma mère m’a transmis son rapport instinctif aux odeurs tandis que la France m’a appris à transformer ces émotions en langage olfactif. De cette rencontre est née mon écriture : des parfums texturés, équilibrés, ancrés dans la richesse du Maroc et façonnés avec l’exigence du savoir-faire français. MEZEL est né de cette harmonie : faire vibrer l’héritage marocain à travers une sensibilité contemporaine, affranchie des clichés. Nos matières premières (l’iris, le néroli, la menthe) sont directement sourcées au Maroc, pour célébrer un artisanat d’exception. L’un des exemples les plus parlants est Menthe Enivrante. En parfumerie, l’accord thé à la menthe a souvent été traité de manière trop littérale ou trop fraîche. Or, au Maroc, la menthe que je connais est chaude, puissante, presque texturée. Je me suis inspirée d’une ancienne tradition : on y ajoutait un morceau d’ambre gris dans la théière, créant un effet chaud-froid hypnotique. Ce parfum, signé Julie Massé et Jérôme di Marino, rend hommage à cette mémoire olfactive confidentielle.

Le premier parfum d’une Maison est toujours un manifeste. Quelle émotion, quel souvenir ou quelle image ont guidé la naissance de ce tout premier sillage signé MEZEL ?

Nous avons lancé cinq parfums, chacun inspiré d’un rituel marocain réinterprété à notre manière. Mais celui qui a été le point de départ, c’est Cuir de Pastèque, imaginé avec Mathilde Bijaoui. L’idée était de redonner ses lettres de noblesse à un fruit iconique au Maroc : la pastèque. En parfumerie, elle souffrait souvent d’une image trop adolescente, trop sucrée, presque gadget. Nous avons voulu la traiter autrement : comme une matière noble, élégante, inattendue. Pour relever ce défi olfactif, nous l’avons associée au beurre d’iris, un ingrédient emblématique de la parfumerie française, symbole d’élégance et de texture. C’était aussi un clin d’œil à mes deux cultures, puisque notre iris est sourcé au Maroc, dans l’une des meilleures qualités disponibles. La boucle était bouclée. Ce parfum a d’ailleurs a, cette année, finaliste des Fragrance Foundation Awards France, une belle reconnaissance de notre démarche durable : il contient un citron vert upcyclé, et comme toutes nos créations, il est rechargeable, avec un flacon composé d’au moins 20 % de verre recyclé.

Après cette première collection très incarnée, peut-on déjà entrevoir les contours de vos prochaines créations ?

Chaque parfum MEZEL naît d’un souvenir, d’un rituel, d’un geste que l’on souhaite revisiter. Il faut que l’idée ait une âme avant d’avoir une odeur. Nous travaillons déjà sur de nouvelles histoires olfactives, toujours dans cette logique de transmission et d’émotion sincère.

mezelparfums.com

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