Une brochette de ministres et d’éminentes personnalités a marqué par sa présence la cérémonie de remise de bourses à des femmes scientifiques distinguées dans le cadre de la 5ème édition maghrébine du programme Les femmes et la science. Placé sous le signe Le monde a besoin de science et la science a besoin des femmes, le programme Les femmes et la science (Women in Science) vise à promouvoir la participation des jeunes femmes dans la science. Les 5 lauréates de cette édition, choisies pour la qualité de leurs recherches, ont reçu chacune une bourse de 10 000 euros afin de les aider à poursuivre leurs recherches post-doctorales.
Plus d’une centaine de candidates ont postulé pour ce prix. Le choix a été porté sur deux candidates du Maroc : Houda Taimourya (Faculté des sciences de Rabat), Hasnaa Chaabi (Université Abdelmalek Essaadi), Lilia Zaidi (Université Houari Boumediène, Algérie), Olfa Ben Braiek (Université de Monastir-Tunise), Zohra Dhouafli (Centre de biotechnologie de Borj Cédria, Tunisie). Les 5 gagnantes développent des projets de recherche qui ont pour finalité d’aider la communauté, d’améliorer son bien-être, sa santé et son environnement. Ainsi, la recherche de Houda Taimourya qui rentre dans le cadre du plan Maroc Vert contribuera à l’élaboration de techniques et de bases de données importantes pour la phytoremédiation des rejets miniers et industriels à l’échelle nationale et méditérannéenne. Hasnaa Chaabi participe pour sa part à l’amélioration du système éducatif marocain, par la conception d’un modèle spécifique, tandis que l’Algérienne Lilia Zaidi se penche sur la Boro-neutron thérapie, un projet de recherche qui vise à provoquer dans les cellules cancéreuse une réaction nucléaire des neutrons. Les 2 autres lauréates viennent de Tunisie. Olfa Ben Braiek travaille sur la valorisation des huiles essentielles, et Zohra Dhouafli s’attaque à la maladie d’Alzheimer à travers des recherches portant sur l’extraction et la purification à grande échelle d’une molécule naturelle présentant des effets anti-alzheimer très puissants et son application in vivo. .
La cérémonie a également été l’occasion de la signature de la charte d’engagement qui vise à promouvoir la femme dans le domaine scientifique à différents niveaux à travers l’accès égal aux bourses, au recrutement, à la reconnaissance et à la récompense de l’excellence. Cette initiative, lancée sous le nom de Men for Women in Science en mars 2018 à Paris afin de contribuer à une science mieux équilibrée en termes de représentation des genres, et donc plus efficace. « Le rôle de tous les scientifiques masculins associés à ce projet serait d’encourager l’égalité des chances dans ce domaine, main dans la main avec les femmes, promouvoir l’accès aux financements de recherche pour les femmes, agir pour l’égalité des chances en matière de recrutement, et enfin oeuvrer pour un meilleur équilibre dans les publications et les droits d’auteur », précise la fondation l’Oréal. Et c’est à Rabat que cet engagement s’est illustré de la plus belle des manières. Soutenue par la ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, en la personne de Saïd Amzazi, la Charte a été signée par plusieurs personnalités. Un engagement qui aurait pour finalité de tordre le cou aux préjugés, sexisme et obstacles placés devant les femmes scientifiques, les empêchant de briguer les premières places dans les recherches. En effet, si elles constituent plus de 53% des diplômées dans les matières scientifiques, ce chiffre frôle à peine les 28% dans le monde de la recherche.