Choquant. Humiliant. Voici les premiers mots qui viennent à l’esprit en lisant l’histoire de la journaliste Amani Al-Khatahtbeh qui, arrivée le 16 juin à l’aéroport de Nice, s’est vu contraint de retirer son voile. Pour que la scène ne se répète pas, la journaliste et fondatrice du site Web américain Muslim Girl, invitée au festival de Cannes Lions, a raconté son histoire le jour même sur sa page Facebook. «D’abord, le douanier a refusé de tamponner mon passeport tant que je portais mon voile », écrit-elle. La raison invoquée ? « Vous êtes en France et en France, je dois voir vos cheveux ! », répond-il froidement. Amani ne veut pas. L’agent devient agressif et répète que « c’est la loi ». La journaliste lui demande alors son numéro du matricule. « Je lui ai dit que c’était la loi aussi et qu’il n’avait rien à craindre », explique la jeune femme qui accepte au final de retirer son voile, mais devant une policière. Les deux femmes entrent dans un bureau. Amani enlève son foulard et repart avec son passeport tamponné. Mais l’affaire n’est pas finie. Le même policier lui confisque son passeport et l’informe qu’elle est renvoyée à New York. Un billet retour a déjà été réservé. La journaliste exige de pouvoir contacter l’ambassade des États-Unis. D’autres policiers assistent à la scène sans intervenir mais en lui répétant : « Tu en France maintenant, on ne parle pas anglais », « c’est la France », « vous n’êtes pas en Amérique, c’est comme ça qu’on fait les choses en France ! » ou encore « elle doit parler français ». Ce n’est que lorsqu’ils apprennent qu’elle est journaliste que les choses commencent à s’apaiser. Amani Al-Khatahtbeh doit tout de même prendre sur elle encore quelques minutes avant de récupérer son passeport. Contactée par Le Figaro, la journaliste a expliqué avoir pris contact avec un avocat français pour connaître ses droits. Dans l’un de ses tweets, elle assure que l’officier qui l’a forcée à retirer son voile est dans l’illégalité. Du côté de l’aéroport de Nice, c’est silence radio. Amani Al-Khatahtbeh n’a pas l’intention de se taire.