Sissi l’enfant sauvage
Sissi est la quatrième enfant et ladeuxième fille du duc Maximilien enBavière et de la duchesse Ludovica deBavière. Élisabeth était l’enfant préféréede son père. Cela s’expliqueraitpar leurs caractères très proches etleur goût commun pour les chevaux,l’indépendance, les voyages…Si sa mère nourrit pour elle desprojets d’avenir ambitieux, Sissi, à l’instar de ses frères et soeurs, granditdans un environnement provincialet sans prétention, loin du fastede la cour. D’ailleurs, peu conscientedu rang social qu’elle occupe, elles’éprend éperdument, à l’âge de 14ans, d’un des écuyers de son père, Richard,et songe même à l’épouser. Refusantpareille alliance pour sa fille, lamère de Sissi éloigne le jeune hommequi meurt, peu de temps après, d’unetuberculose. La jeune fille est désespéréeet plonge dans une profondemélancolie, sentiment qui dominerad’ailleurs toute sa vie.
Sissi l’impératrice
De son côté, François-Joseph Ier d’Autriche,jeune empereur, vit sous l’empriseétouffante de sa mère, l’archiduchesseSophie. En âge de se marier, celui-ci a d’abord demandé la main de laprincesse Anne de Prusse, avant d’êtreéconduit par la cour de Berlin. En quêted’une épouse pour son fils, l’archiduchessetente sa chance auprès d’unedeuxième jeune femme, qui ne plaîtpas à l’empereur, et finit par trouverla prétendante idéale en la personned’Hélène de Bavière, soeur aînée deSissi, âgée alors de 19 ans.La date des fiançailles est fixée au18 août 1853, à l’occasion du vingttroisièmeanniversaire du souverainautrichien. Mais contre toute attente,le jeune homme tombe éperdumentamoureux de Sissi et annule les festivitéssur-le-champ pour annoncer,par la même occasion, son intentiond’épouser l’élue de son coeur le 19août, soit le lendemain ! Sissi n’a alorsque 15 ans et se lamente du fait qu’ilsoit empereur, rejetant déjà le protocolelié à ce statut et pressentant lalourdeur des responsabilités qui luiincomberont.
Le mariage de Sissi
Leur mariage est célébré le 24 avril1854 à Vienne, en Autriche. Si lejeune empereur déborde d’amouret n’a d’yeux que pour sa jeuneépouse, Sissi, elle, désespère deslourdeurs du protocole qui entoureson mariage. Elle est pourtant resplendissantedans sa robe de soieblanche, brodée d’or et d’argent.Dans son abondante chevelure, unecouronne de roses et un diadèmequi scintille de mille feux…Si la tradition veut que la nuit denoces soit rendue publique, ce ne serapas le cas de celle de Sissi et François-Joseph Ier d’Autriche. Et tant mieux,car celle-ci se passe d’ailleurs assezmal. Habitué à des femmes qui se pâmentdevant lui et à des conquêtesfaciles, l’empereur se retrouve complètementdémuni face à une jeunefille rebelle et inexpérimentée qu’il adu mal à apprivoiser.En règle générale, Sissi prendtout le monde au dépourvu en selaissant aller à des états d’âme moroseset en ne campant pas le rôlede la parfaite épouse disponible etsoumise. Elle préfère à la cour savie provinciale et s’échappe autantqu’elle le peut au cours de longueschevauchées.Bien plus tard, elle se confiera àsa fille Marie-Valérie, l’une de sesquatre enfants : “Le mariage est uneinstitution absurde. Enfant de 15 ans,j’ai été vendue…”
Une beauté légendaire
Si Élisabeth n’aime pas son statutd’impératrice, elle en tire néanmoinscertains avantages. Consciente de sa beauté et du pouvoir que celle-cilui confère, elle dépense sans compteren soins et toilettes. Fou amoureux,l’empereur ne lui en tient pasrigueur et ne cherchera jamais àfreiner les dépenses colossales desa femme.Sissi est aussi très scrupuleuseen matière de poids. Ainsi, pouréviter de grossir, s’astreint-elle à lapratique du “corsetage”, laquelleconsiste à enserrer l’abdomen dansun corset très serré. Mais ce n’est pastout. Pour limiter sa prise de poids,l’impératrice ne consomme que dulait, du bouillon de poulet et dessubstances très nourrissantes. Elleboit ainsi le jus de six kilos de viandede boeuf en guise de déjeuner. C’estaussi dans le but de se sculpter uncorps parfait qu’elle s’astreint à unemarche forcée chaque jour, à des randonnéeséquestres et à deux heuresquotidiennes de gymnastique, activitéà laquelle elle a consacré dessalles d’agrès dans toutes ses villas.Obsédée par la peur de grossir, ellepèse 50 kg pour 1m72
Sissi l’amazone
Admirée pour sa beauté, Sissi l’estaussi pour ses aptitudes équestres,sport qu’elle pratique depuisl’enfance et auquel elle consacred’ailleurs une grande partie deses dépenses. À l’image de sonpère, elle aime par-dessus tout lesvoyages et c’est en rapport à son enviechronique d’horizons lointains qu’elle se surnomme elle-même “lamouette des mers” .Voulant échapper à tout prix à lavie de cour qui lui pèse et à une relationconjugale qui l’étouffe, ellepasse de plus en plus de temps àl’étranger, en particulier à Gödölló.Elle est aussi passionnée par la GrèceAntique, ses héros mythologiques eta un coup de foudre pour Corfou, oùelle se fait bâtir un magnifique palaisde style antique : l’Achilleion. Elleséjournera aussi en France pendantun an, de 1896 à 1897, à Roquebrune-Cap-Martin.Tentant de la retenir à la cour touten voulant préserver cette intimitéqui lui est si chère, l’empereur lui faitconstruire la Hermesvilla, à l’ouestde Vienne. Mais rien n’y fait… Elleconfiera un jour à son fils Rodolpheque, si elle devait s’établir au mêmeendroit pour le restant de ses jours,“le séjour dans un paradis même luiparaîtrait l’enfer”.Car à travers ses évasions, Sissi sefuit elle-même, ainsi que sa vie conjugale.Les années passent et les dramesse succèdent dans la vie de l’impératriceque la mélancolie ne quitte plus.Les deux époux ne se retrouvant plusque trop rarement, Sissi ira jusqu’àpousser dans les bras de son mari uneactrice de renom, Katharina Schratt,pour échapper à la culpabilité qu’elleressent en délaissant son époux. â—†