Rallye Aïcha des Gazelles guerrières du désert

FDM s'est immiscé dans l'univers pittoresque du Rallye Aïcha des Gazelles qui s'est déroulé du 14 au 29 mars. Au-delà de la compétition, la course a un supplément d'âme tout à fait singulier. Courage, coups de blues, solidarité et dépassement de soi ont été les maîtres mots de cette 24ème édition.

Il est 21 heures tapantes. Certaines gazellessont toujours sur le circuit, alorsque d’autres, plus endurcies, sont rentréesbeaucoup plus tôt. En voiture depuis 6 heuresdu matin, l’équipage 237, composés des journalistesde 2M, Ihsane et Nadia, rejoint à peinele bivouac après une longue journée de compétition.Une fois la ligne d’arrivée franchie,le staff vérifie le kilométrage parcouru et lenombre de balises validées. Le principe étantd’en franchir le maximum en faisant le moinsde trajet possible. Pour Ihsane et Nadia, la journéea été particulièrement dure, puisqu’ellesenregistrent seulement trois balises à leurcompteur. “On a eu la poisse ! Nous avons oubliéle road-book sans lequel nous sommes perdues,mais aussi la feuille de route qui nous permet dechecker les étapes validées. Et cerise sur le gâteau,on s’est rendu compte qu’on n’avait plus d’huiledans la voiture. Du coup, inquiètes par le voyantqui s’était allumé, on s’est arrêtées et pour essayerde gérer le problème de la meilleure façon possible.On a fini par fabriquer une sorte d’entonnoir et ona rajouté de l’huile. J’ignore si c’est comme ça qu’ilfallait faire, mais ça a marché”, raconte Nadia,qui peine à reprendre ses esprits. Maintenantque tout est rentré dans l’ordre, l’heure est àla détente. Les gazelles profitent de la soiréepour se rafraîchir, papoter, faire de nouvellesrencontres et tracer leur prochaine trajectoire.Equipages, organisateurs, journalisteset partenaires se retrouvent au restaurant dubivouac. L’occasion de recharger ses batteriesavant de rejoindre sa tente pour une trèscourte nuit de sommeil.

Réveil aux aurores

Une voix grave et énergique tire les gazellesdes bras de Morphée. Il s’agit de DominiqueSerra, qui tient à réveiller elle-même les participantesà 4 heures du matin. “Réveiller moimêmeles gazelles est une tradition qui dure depuis24 ans. C’est ma manière de leur dire que moiaussi, je me lève très tôt et que je suis conscientede cette difficulté”, précise Dominique, présidenteet initiatrice du Rallye Aïcha des Gazelles.Il fait toujours nuit noire, et le bivouacpeine à s’animer. C’est une nouvelle journéequi s’annonce pour les participantes. On s’active,on s’éveille et le mouvement ne tarde pasà devenir prononcé. Le campement ressembleà une fourmilière silencieuse, menée de mainde maître par Dominique Serra, dont la rigueurest indiscutable. C’est en 1990 qu’ellecrée le seul Rallye Raid 100 % féminin, et quifêtera bientôt son quart de siècle. “Je suis fièreet très heureuse de pouvoir continuer à organiserce rallye. Je l’ai vu évoluer naturellement à traversdes femmes de plus en plus engagées, qui avaientenvie de montrer de quoi elles étaient capables.C’est comme si elles étaient cachées, et qu’on lesavait mises en lumière”, précise-t-elle. Aujourd’hui,le réveil est un peu plus brutal qued’habitude, car nous changeons de bivouac.Toutes les tentes doivent être démontées.Il est 5 heures et donc, l’heure du briefingjournalier qui se déroule comme à l’accoutuméedans le restaurant du campement.Pendant ce temps, certaines gazelles prennentleur petit-déjeuner, alors que d’autrestracent leur trajectoire entre deux gorgéesde café. À 6 heures tapantes, les équipages sepréparent pour franchir la ligne de départ. Àvos marques, prêtes, partez !

Dans la peau desgazelles

Afin de vivre l’aventure en temps réel, lesjournalistes embarquent dans des véhiculesréservés aux médias. Aujourd’hui, noussuivons les têtes de course. Nous avons lechoix entre trois circuits. Nous choisissonsle X, soit le plus compliqué. Contrairement àcelles des gazelles, notre voiture est équipéed’un GPS. Nous arrivons donc facilementà nous repérer au milieu de l’immensité dudésert. La journée s’annonce longue, car lesconcurrentes doivent valider neuf balises,en passant par le monstre de sable : l’ergChebbi. Les dunes sont majestueuses, maisextrêmement difficiles à franchir. Heureusement,les gazelles les plus aguerries arriventen premier, au grand dam des autres,moins expérimentées. L’arrivée à la balise 5annonce la fin de l’étape du sable. Nous passonsen mode piste. Petit bémol, malgré sonGPS, notre conducteur peine à trouver sonchemin. On tourne donc en rond pendantune bonne heure. Nous arrivons finalement ànous repérer… mais on est loin d’être au boutde nos peines ! Au milieu de nulle part, unecrevaison calme nos ardeurs. Pas de panique,car le conducteur se trouve être un mécanicien.Il change le pneu en deux temps troismouvements – avec notre précieuse aide,bien entendu – et nous décidons de rentrer aubivouac après avoir franchi les neuf balises.Quand la tensionretombe…Épuisées et quelque peu déprimées,quelques participantes ont du mal à tenirle coup. Plus qu’une simple compétition, leRallye Aïcha des Gazelles est une expérienceéprouvante. “C’est une épreuve difficile qui nécessiteun soutien mutuel. Se retrouver toutesseules sur un plateau sans le moindre relief pourse repérer, à 20 heures, avec pour seul horizonle néant, peut être vraiment pénible. C’est pourcela qu’il est important d’avoir des coéquipièresqui se connaissent bien, car il arrive parfois quecertains binômes se rencontrent sur place”,précise Nadia. Le soir, au bivouac, quand latension retombe, certaines concurrentes nepeuvent cacher leur angoisse. On peut mêmevoir couler quelques larmes de joie, mêléesà celles liées au stress. “Il nous est arrivé deregretter d’être venues, mais c’est uniquementparce qu’on est un peu euphoriques. Parfois, onrigole beaucoup, parfois on s’énerve, parfois onfrôle la folie”, ajoute Ihsane. Les deux amistravaillent ensemble depuis huit ans et représententla chaîne 2M. Ihsane est présentatricedu journal télévisé francophone, alorsque Nadia est chef du desk société. L’expériencedu rallye les a soudées. “Même si Nadiaet moi sommes copines depuis longtemps, ons’est vraiment rapprochées grâce au rallye, caron vit ensemble 24h/24. Et je suis agréablementsurprise de voir à quel point nous sommes complémentaires”,tient à préciser Ihsane. Si lesgazelles de la télévision tiennent tant bienque mal le coup, d’autres participantes, aubout du rouleau, finissent par s’effondrer.Dominique Serra est habituée à appréhenderce genre de situations. “Je gère comme jepeux. J’essaie de discuter avec elles et tente deles rassurer autant que possible. On vit toutensemble, ici, car on est très liées. On partage tout. Nous sommes une famille. D’ailleurs, ondit “gazelle un jour, gazelle toujours””, précisela présidente du rallye.

Messagers du bonheur

Afin de leur redonner le sourire, les organisateursdu rallye ont même mis en place un staffd’agents de la poste qui ont pour mission detransmettre des messages aux gazelles. Pendantla course, Laposte.net met à dispositiondes internautes une adresse mail pour que lesproches et supporters puissent envoyer desmessages de soutien aux équipages. Les mailssont ensuite imprimés et distribués dans lebureau de poste nomade installé dans le bivouac.C’est le seul moyen de communicationdont disposent les 320 gazelles, privéesde leurs téléphones portables ! De quoi remonterle moral des participantes sur le quivive.“Même si on n’a jamais vraiment envisagéd’abandonner, il nous arrive parfois de baisserles bras. Dans les moments les plus difficiles, lecourrier qu’on reçoit nous remonte immédiatementle moral. On est très touchées de recevoirdes messages d’encouragement de gens qu’on neconnaît pas. Cela nous met du baume au coeuret nous permet d’avancer”, nous livre Ihsane,qui vient de recevoir des messages de soutiende la part de sa famille et de ses amis.Le Rallye Aïcha des Gazelles est une leçonde vie. On y apprend à se débrouiller avec lesmoyens du bord, à entraîner son corps, à apprécierles rares moments de détente et dedélire. Bref, c’est une belle revanche pour lesfemmes qui font montre de jusqu’au-boutismeet dont le courage force le respect. Etpour joindre l’utile à l’agréable, quelques gazellesse sont glissées dans la peau de PharellWilliams, le temps de filmer la version RAGde la chanson “Happy”. À voir bientôt sur lesite officiel du rallye. â—†

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