Pr Karima Oualla : “Le cancer de la prostate est un véritable problème de santé publique”

L’Association Chifae pour la Prévention et la Recherche sur le Cancer a organisé son 5e Congrès International d’Oncologie génito-urinaire les 21 et 22 octobre 2022 à Marrakech. Karima Oualla, professeur d’Oncologie Médicale et Coordinatrice scientifique de cette grand-messe des experts nationaux et internationaux en onco-urologie dresse dans cette interview le bilan des actions de l’association, mais aussi l’état des lieux de cette affection et les avancées en la matière.
  • Karima Oualla, Professeur d’Oncologie Médicale

    Pourriez-vous nous présenter l’association Chifae et son champ d’action ?
    L’Association Chifae pour la Prévention et la Recherche sur le Cancer, est une association scientifique fondée en 2011 dont le siège est le service d’oncologie médicale du CHU Hassan II de Fès. Son objectif est la formation médicale continue en cancérologie par l’organisation de meetings nationaux et internationaux depuis 2015.

Vous venez d’organiser à Marrakech le 5ème congrès international d’oncologie génito-urinaire avec des partenaires de poids. Que pourriez-vous nous dire sur les moments forts de ce rendez-vous ?
Cette édition était un véritable rendez-vous de partage d’expériences et d’expertise mais aussi d´émotions et d’échanges humains. Le programme de ce 5ème Congrès était riche avec huit sessions autour des thématiques du cancer de la prostate, du cancer de la vessie et des voies excrétrices et du cancer du rein. C’était aussi une occasion de placer l’Afrique au centre d’une grande session portant sur l’état des lieux de la cancérologie sur le continent et les perspectives d’avenir avec la participation d’une dizaine de pays africains. Et parmi les moments les plus forts de ce congrès figurait la session interactive avec des patients cancéreux afin de mettre l’accent sur les défis qu’affronte le patient marocain et la manière dont le patient cancéreux peut être un partenaire dans le parcours de soins.

La formation est un élément important pour être au courant des dernières nouveautés en matière de lutte contre les cancers génito-urinaires. Que fait votre association dans ce sens ?
Effectivement, il y a en permanence plusieurs nouveautés dans le domaine de cancérologie en général et en cancérologie urologique en particulier, et ces dernières années les avancés diagnostiques et thérapeutiques arrivent à grande vitesse, d´où la nécessité d´assurer une formation continue pour être à la page des actualités. Dans ce sens, nous organisons régulièrement des journées scientifiques, des tables rondes, des réunions multidisciplinaires pour discuter des cas complexes. En plus, annuellement nous organisons cette grande manifestation scientifique internationale.
En plus de la formation continue des médecins, nous visons également à sensibiliser sur la nécessité du diagnostic précoce et le dépistage notamment pour le cancer de la prostate qui est un véritable problème de santé publique au Maroc et au monde et qui peut être dépisté afin d’augmenter les chances de guérison. D’ailleurs en ce mois de novembre dédié aux cancers masculins nous organisons des journées de sensibilisation sur ce sujet.

Quelles sont les avancées les plus importantes en matière de lutte contre le cancer de la prostate ?
Il y a d´énormes nouveautés en ce qui concerne le cancer de la prostate. Déjà, du point de vue diagnostique, avec les dernières générations d´IRM, et de pet scanner. Également en matière de techniques chirurgicales, endoscopiques et robo-assistées permettant plus d´efficacité et moins de complications. En ce qui concerne la radiothérapie, plusieurs nouvelles techniques aussi sont de plus en plus utilisées notamment la radiothérapie 4 dimensions, curiethérapie, et la radiothérapie stéréotaxique, permettant un traitement plus précis avec moins d’effets indésirables.
Sinon sur le plan des traitements systémiques, d´énormes progrès ont vu le jour avec un arsenal thérapeutique très riche, comprenant la chimiothérapie, les hormonothérapies de nouvelle génération, les thérapies ciblées, la radiothérapie métabolique, et l’immunothérapie.

Le Maroc se positionne dans le domaine d’oncologie comme le fer de lance de l’Afrique. Comment envisagez-vous cette collaboration ?
Cette collaboration avec l’Association Franco-Africaine de Cancérologie était l’occasion d’établir une feuille de route pour la création d’un large réseau Africain de lutte contre le cancer. Il faut noter aussi que le Maroc joue un rôle pionnier à l´échelle Africaine dans la formation de plusieurs médecins en cancérologie mais aussi dans d´autres spécialités. On est également fier d´être parmi les premiers pays de l´Afrique à posséder les nouvelles technologies et les traitements les plus innovants.

On assiste à une prolifération des cancers ces dernières années dont notamment ceux de la prostate. Y a-t-il des moyens de prévention à mettre en œuvre ?
Le cancer de la prostate est un véritable problème de santé publique. Mondialement c´est le 2ème cancer en matière de fréquence chez l´homme avec 1 414 259 nouveaux cas en 2020 soit 14.1% de l´ensemble des cancers masculins. Et au Maroc c’est aussi le 2ème cancer chez l´homme Marocain avec 4 429 nouveaux cas soit 15.2% des cancers chez l´homme.
Ceci signifie qu’il faut bien agir en amont et spécialement via l’axe de prévention et détection précoce. Il n’y a pas encore de programme de dépistage systématique mais il est fortement conseillé chez les hommes de 50 ans ou plus de faire un examen périodique annuel chez leur médecin urologue pour un examen digital ou par le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) qui  permet, via une prise de sang, de mesurer le taux de PSA dans le sang. Le PSA est une protéine produite par la prostate, présente normalement en faible quantité dans le sang. En cas de taux élevé, d’autres investigations plus approfondies devraient se faire.

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