Nezha Alaoui, la créatrice aux mille talents

Humaniste, généreuse, passionnée... Les superlatifs ne sont jamais de trop lorsqu’il s’agit de parler de Nezha Alaoui, jeune femme aux multiples vocations et casquettes. Sa philosophie de vie, “Be who you want to be”, est le fil conducteur d’une existence dédiée à soi et aux autres.

Un dédale de ruelles dans l’ancienne médina de Rabat nous conduit à Dar Mayshad, tout récemment inaugurée. À la fois boutique, show-room, restaurant, galerie d’art, centre dédié aux activités culturelles et chambres d’hôtes intimistes, cette nouvelle adresse résume un peu les passions de Nezha Alaoui, entrepreneure, artiste, créatrice, philanthrope et humaniste.

Dans le patio de Dar Mayshad nouvellement restaurée, un air de sérénité et d’apaisement habite les lieux. L’impression est confortée dans les différents espaces du riad qui sont autant de réinterprétations réussies du concept Mayshad Lifestyle. Ainsi, dans le show room, le regard est happé par les créations Mayshad, des sacs en cuir exclusifs, mais aussi une collection couture et divers objets designés. Une sélection de photographies de l’artiste habille les murs, et dans la boutique-bureau, ses livres “Le Sahara marocain, terre d’inspiration” et “Femmes, Secrets du Sahara marocain” (dont elle est éditeur) invitent à y plonger sans attendre.

Nezha Alaoui est là. Élégante, rayonnante, elle dégage une impression de force tranquille et de sérénité. Habituée aux voyages aux quatre coins du monde, Nezha Alaoui vit et travaille entre Paris, New York et Rabat, son port d’attache, car “c’est là où vivent mes deux filles, Maysoon et Shaden”, dit-elle. Ce sont les prénoms de ses filles qui ont inspiré le nom de sa marque Mayshad. Ce concept, qui est à la fois philosophie de vie, source de motivation et d’inspiration, est né d’un constat et d’une prise de conscience du prisme de l’humain et de l’innovation sociale sur les préoccupations matérielles et mercantiles. “Toute petite, j’étais ce qu’on appelait une enfant profonde qui posait énormément de questions existentielles, qui s’interrogeait sur le bonheur et qui cherchait à aider les autres…”, se souvient-elle. La passion de l’humain ne la quittera jamais. À 15 ans, elle consacre toutes ses économies pour acheter des jouets, des bonbons et des sodas aux enfants d’un orphelinat avec qui elle passe tout un après-midi à échanger et à discuter. Une expérience enrichissante qui lui confirme qu’il est possible, même avec trois fois rien et à une très petite échelle, d’avoir un impact positif sur les autres.

PLACE AUX ACTIONS POSITIVES

L’investissement social fait depuis partie intégrante de l’activité de Nezha Alaoui qui a décidé, à 27 ans, de changer carrément de vie. “J’ai construit des choses très vite. Trop vite même. Mariée à 23 ans, maman de deux fillettes dans un intervalle très court, j’avais aussi lancé 12 boutiques. J’avais accompli tout ce que la société attendait d’une femme… Et c’est ce qui m’a permis de me désaffranchir de la pression sociale qui exige qu’on entre dans un moule. J’ai décidé de construire un style de vie détaché du conformisme de la société…”, explique-t-elle. Elle décide de repartir à zéro et de canaliser son énergie et son temps dans des actions constructives et positives. “La prise en main de son destin exige beaucoup de courage, et c’est là le secret du bonheur”, assure la jeune femme.

Elle renoue avec la photographie, hobby qu’elle avait pratiqué petite, et qu’elle a décidé de retrouver, non pas pour figer sur la pellicule des visages sans âme, mais plutôt pour saisir des émotions. “À 18 ans, je ne savais pas ce que j’allais faire de ma vie. J’avais toutes ces émulsions artistiques en moi, j’étais passionnée de voyage et de cuisine. J’ai donc opté pour des études d’hôtellerie en Espagne. Au cours de mon cursus, je faisais six mois d’étude et six mois de stage dans un autre pays”. Cela la conduit à Rome, Milan et Londres où elle effectue un Bachelor en Business. Et c’est à New York, ville où elle s’est initiée au monde des affaires, dès la fin de ses études, qu’elle a décidé de se perfectionner en photographie, en suivant plusieurs formations. “La photographie est ma passion, et j’ai pratiquement tout lâché pour la vivre pleinement”, lâche Nezha.

Cette décision qui chamboule toute sa vie lui ouvre d’immenses perspectives. D’abord, un livre “Carnet de voyage” et une exposition autour d’une mission humanitaire au Moyen Atlas, mais aussi et surtout la formidable opportunité de décrocher un contrat avec le Programme Alimentaire Mondial pour réaliser un reportage sur les missions humanitaires de l’organisme onusien. Pendant plusieurs mois, d’août à décembre 2011, Nezha part en Éthiopie, au Mozambique, en Haïti, en Mauritanie et au Sénégal. “À travers mes photos, je ne voulais pas véhiculer la misère, mais plutôt l’impact positif des aides humanitaires sur les populations…” Ses clichés sont exposés dans les sièges de l’ONU à Genève, Vienne, New York… Cette expérience conforte la jeune femme dans ses choix de vie. En cette même année 2011, Nezha crée Mayshad, “une entreprise articulée autour d’un message de positivisme, rassembleur, universel”, à l’image de la philosophie de vie de Nezha “sois la personne que tu veux être” (Be who you want to be).

La passion de Nezha pour la photographie la conduit également dans le désert marocain. Là, au cœur des étendues désertiques, elle y passe de longues périodes, et en ressort en 2013 avec un livre-hommage riche en émotion. C’est “Maroc Saharien, Terre d’inspiration” aux 200 clichés qui actent d’un amour indélébile pour le désert.

AU CHEVET DES FEMMES MARGINALISÉES

Dans la foulée, Nezha Alaoui lance à New York en 2014, la Fondation Mayshad, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour la promotion des communautés africaines marginalisées dans les zones rurales à travers l’éducation et l’entrepreneuriat. L’emporwoment de Nezha transcende les frontières et ses initiatives pour l’autonomisation des femmes, rendre le monde meilleur, inspirer d’autres personnes qui, à leur tour deviendront des modèles pour leurs communautés, se démultiplient.

Bouillonnant d’idées, Nezha lance en 2015 le Mayshad Lifestyle Concept. “Ce concept, ainsi que son réseau social, son blog vidéo, son magazine en ligne et ses marques lifestyle ont vu le jour dans le but de produire une plateforme internationale et un contenu inspirant pour les femmes qui veulent faire le choix de mener leur vie avec succès et stimulation”, explique-t-elle. Jamais dans la demi-mesure, Nezha Alaoui a lancé à Paris sa propre ligne de sacs en cuir récompensée par label de luxe Positive Luxury. Le concept Myshad s’invite également dans une ligne couture et d’objets d’intérieur. Mais pas seulement. Cette épicurienne qui élève la positive attitude en art de vivre l’exprime également dans L’Appartement Mayshad à Paris, un univers raffiné et sensible dédié au bien-être et à l’emporwoment des femmes, et où les cinq sens sont mis en éveil.

À Rabat, sa ville natale, Nezha va lancer une boutique communautaire à destination des femmes originaires du Sahara. Celles-ci pourront y exposer et vendre leurs produits. “j’aimerais aider ces femmes qui m’ont beaucoup apportée”, dit-elle. Celle qui revendique fièrement ses origines marocaines planche actuellement sur un projet éducatif pilote destiné aux enfants des douze régions du Maroc et dont le démarrage est prévu en septembre prochain. Infatigable, Nezha compte aussi restaurer une ferme familiale à Marrakech pour y installer le concept Mayshad afin de répandre ses bienfaits à une plus grande échelle… 

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