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Séduction : la stratégie payante En classe de terminale, vous vous demandiez comment Kamelia, la grande gigue rigolarde, s’y prenait pour traîner une nuée de garçons dans son sillage. Décontractée et sans prise de tête, elle semblait les attirer comme des mouches. Puis, vous l’avez vue à l’oeuvre : tour à tour enjôleuse, vive d’esprit ou encore confidente, elle jouait de tous les tempos, en s’imprégnant, tel un caméléon, de la personne en face. Une gratuité et un naturel dans les échanges qui vous laissaient pantoise et, disons-le, un peu jalouse. Quinze ans plus tard, vous continuez de soutenir mordicus que le charme de Kamelia est définitivement de l’ordre de l’inné ; pensant que l’exercice de la séduction mal dosé ou mal ciblé est un métier risqué, entraînant mauvaise réputation et pêche de tous les loosers à la ronde ! Et pourtant, il ne vous est réclamé ni de trémousser indûment du popotin en allant aux toilettes, ni de battre des cils en regardant les hommes avec une insistance lourde. De fait, la séduction se déploie sur un terrain
bien plus subtil, et les “vraies femmes” ont leurs petits trucs pour accrocher l’attention. Déjà, lui, notre rencard sportswear du jour, apprécie grandement d’être le centre du monde, en ce vendredi mémorable à 17h15, au café “Paul”. Cela implique que vous n’aurez pas passé la moitié du temps à mater les autres consommateurs, en tentant de mettre très superficiellement des noms sur les visages ; et encore moins que vous n’ayez été sur la défensive, en balançant des répliques très agressives, chaque fois qu’il lui prenait de vous chambrer fort gentiment. Au contraire, plutôt penchée vers lui dans une posture d’écoute (et de décolleté) bienveillante, très expressive au niveau du faciès (Ah ! Oh ! Tu m’étonnes là…), vos manoeuvres rassurantes auront détendu le quidam mieux qu’une séance de hammam. La suite ? La conversation a tôt fait de prendre le plus naturellement du monde un virage plus intimiste et vous avez pu échanger à bâtons rompus sur vos hobbies mutuels, vos accidents de parcours ou votre passion pour les sushis. Nul besoin, donc, de chercher des sujets de conversation à l’avance. On se contente juste de lui manifester une curiosité et un intérêt qu’il nous rend bien. Un franc éclat de rire plus tard, il jette un regard fou de désir aux adorables fossettes qu’on vient de lui dévoiler ! â–
