Les prépas, un lieu de compétition ou de collaboration?

Des études nord-américaines et européennes portant sur la compétition en milieu scolaire et universitaire, menées par des chercheurs en sciences de l'éducation (psychologues, didacticiens et pédagogues) démontrent sans l'ombre d'un doute que les résultats obtenus pour des tâches effectuées en situation de coopération ont été meilleures que ceux obtenus en situation de compétition. La compétition à outrance engendre des conséquences indésirables : stress élevé, isolement, méfiance, épuisement précoce et découragement. Rappelons qu'on appelle compétitif celui qui maximise ses gains en battant les autres, et coopératif, celui qui vise les bénéfices pour lui et pour les autres. Si, comme le dit le psychopédagogue Kohn Alfie "rien n'a plus de succès qu

Esprit de coopération, es-tu là ?

Parents et étudiants savent que le choix de la prépa n’est pas le plus important car le succès revient à ceux qui savent se battre et développer un esprit de compétition ! Tout d’abord, les meilleurs scores ne résultent pas nécessairement de la compétition. La coopération peut apporter des résultats supérieurs à ses adeptes. D’autre part, il est important de rappeler que les études universitaires, y compris les prépas, préparent à l’exercice d’une profession. Or, un professionnel travaille avec des collaborateurs. Tous les DRH pourraient en convenir : le premier critère des employeurs dans la sélection d’un candidat est sa capacité de relation et d’adaptation. Etudier seul(e), dépasser les autres, permet d’évaluer sa performance mais ne dit rien sur qui l’on est face aux autres. Travailler en collaboration n’est pas forcément synonyme de perte de temps mais peut être stimulant et enrichissant. Avec une certaine discipline, la préparation en groupe aux concours peut permettre d’améliorer les révisions, de poser des questions, d’échanger des réponses et peut apporter un regain d’intérêt quand les batteries sont à plat. Réaliser des travaux en équipe permet, à travers la contribution de chacun, de découvrir ses forces, ses faiblesses, ses limites mais aussi d’apprendre par le biais des réactions des autres, des différences mutuelles et d’arriver, en bout de ligne, à dépasser certains blocages.

Un, deux, la 3ème est la bonne !

Les premières tentatives de manifestation de solidarité ou d’implication pour un apprenti, ayant l’habitude de travailler en solo, peuvent ne pas être satisfaisantes. Pourtant, c’est en essayant, en risquant à nouveau, que l’on apprend, que l’on s’ajuste. On apprend à tenir compte des autres et, au travers de cette expérience solidaire, on peut se montrer, tour à tour, efficace, gêné, confiant, solide ou vulnérable. La solidarité est exigeante, stimulante, pleine d’embûches mais jamais stérile. A un niveau plus intime, la collaboration peut devenir une expérience profondément humaine, celle de donner et de recevoir du support de quelqu’un d’autre. La présence et l’écoute peuvent, dans un moment de crise, faire toute la différence dans une vie d’étudiant. Certes, il ne s’agit pas de passer d’un individualisme à outrance à une âme de sauveur. Il ne s’agit pas non plus de se servir de la collaboration comme d’un refuge, d’une fuite à assumer la responsabilité de son travail – et bien souvent la solitude qui y est inhérente ! – mais de trouver un équilibre dans l’alternance d’expériences solitaires et d’expériences de collaboration. â– 

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