Intéressé depuis toujours par les personnages de cirque, les troubadours et les marginaux, comme s’il ressentait une profonde similitude entre leur condition et celle des artistes peintres, Hossein Tallal a peint des personnages de cirques, des clowns avec des couleurs vives, accentuant la lourde tristesse de leurs visages. Sa démarche a évolué par la suite vers une représentation, en noir et blanc, d’enfants aux corps et aux visages contorsionnés. L’aspect lacéré, voire torturé, de certains de ses personnages, rappelle les peintures de Francis Bacon, artiste dont Tallal n’avait jamais entendu parler avant qu’un critique d’art ne l’entretienne, à la fin des années 60, de la parenté entre ses tableaux et ceux du peintre anglais.
Dans son exposition à la galerie L’Atelier 21, Tallal convoque des personnages réels, rêvés ou fictifs et multiplie les « portraits imaginaires » : « Les figures décryptées avec humour, avec dérision, baignent dans des harmonies rouges, roses, parme, que la brosse tourmente avec liberté offrant de l’amplitude – des coffrets-cadeaux – de rythmes et de couleur, aux incarnations dérisoires de notre monde », note, à juste titre l’écrivain d’art Maurice Arama.