Le programme Ciné-clubs Noureddine Saïl dans les établissements pénitentiaires du Maroc, lancé mercredi 23 février à Casablanca, au profit des pensionnaires de ces établissements, est une initiative singulière et unique en son genre, a affirmé le réalisateur Nabil Ayouch présent au lancement de ce programme au Centre de réforme et de rééducation de Ain Sebaâ. Cette initiative visant à promouvoir la culture cinématographique parmi les pensionnaires est de nature à ouvrir des perspectives prometteuses et pleines d’espoir pour ces détenus en vue d’un avenir meilleur, a appuyé le cinéaste dans une allocution. Évoquant son film « Haut et fort », projeté en marge du lancement du programme, il a relevé que ce film narre l’histoire de jeunes et adolescents du quartier Sidi Moumen qui se sont engagés dans un centre culturel de ce quartier populaire pour exprimer leurs idées et rêves et résoudre leurs problèmes à travers la culture Hip Hop. Et de poursuivre que ce film raconte l’histoire de jeunes faisant face à nombre de difficultés et qui ont su grâce à la musique d’évacuer leur colère et d’en faire une énergie positive, ce qui leur a ouvert la voie de l’espoir et du rêve, notant que cette oeuvre cinématographique est un appel à l’introspection de soi pour un avenir meilleur. A cet égard, il a appelé les pensionnaires mineurs à méditer sur leur avenir et à penser à l’après détention pour une meilleure réinsertion. La projection du film qui s’est déroulée en présence du réalisateur et de l’équipe du film, a été suivie par un débat sur le contenu de long métrage avec la participation de dizaines de pensionnaires mineurs.
L’inauguration officielle de ce programme a été marquée par la signature de deux conventions de partenariat. La première, conclue entre la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) et le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, vise à équiper et soutenir le développement des clubs de cinéma dans les établissements pénitentiaires. La seconde convention, signée entre la DGAPR et l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMCDH), vise à projeter des films cinématographiques dans les établissements pénitentiaires et à les débattre avec les détenus.
Un court-métrage à l’honneur de Feu Nour-Eddine Saïl et un documentaire sur la contribution cinématographique du défunt dans les établissements pénitentiaires ont été projetés aussi à cette occasion. Cette cérémonie a notamment été marquée par la présence du délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, du ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, de la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach et de plusieurs personnalités politiques et culturelles et d’acteurs de droits de l’Homme et d’enfant.
(Avec Map)