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FDM Dans quel objectif le réseau a-t-il été créé ?
Wafa Chafi :Le réseau a officiellement été créé en avril 2009. Il regroupe plusieurs femmes du secteur public, privé, de la société civile, qui sont en phase avec l’essor économique du pays. Il ne s’agit pas simplement de mettre en relation des femmes entrepreneurs, car nous faisons aussi beaucoup de travail de proximité. Nous touchons, entre autres, les Marocaines des régions à travers les coopératives et les associations. En termes d’âge aussi, nous avons des jeunes femmes de 22 ans, qui viennent de terminerleurs études et qui souhaitent accéder au monde du travail ; comme nous avons des personnes plus âgées.Une des mentees a 71 ans. C’est un professeur universitaire qui, à sa retraite, a souhaité faire du consulting.
En quoi consiste le mentoring ?
C’est tout simplement un accompagnement qui fonctionne de la manière suivante. Une commission de recrutement identifie des femmes àfort potentiel, ou à la recherche d’accompagnement en matière de développement professionnel. Puis, nous étudions leurs motivations. Une fois le recrutement terminé, une formation de base est assurée entre les mentors et les mentees. Celles-ci se rencontrent ensuite au minimum une fois par mois. Tout cela est limité dans le temps, pour une durée de neuf mois, afin qu’il n’y ait pas de dépendance. L’idée est qu’au final, la mentee arrive à réaliser ses objectifs stratégiques.
Combien de femmes ont-elles bénéficié de cet accompagnement ?
De 14 femmes au départ, on compte aujourd’hui 70 membres actifs. Mais il faut savoir que le nombre de celles qui ont bénéficié du mentoring, à travers les associations, les coopératives et les différentes actions réalisées par le réseau, s’élève à 600 femmes au bout de trois ans.
Quelles sont les principales actions que vous avez entreprises ?
Nous avons travaillé avec l’Université Mohammed V de Rabat sur un projet de mentoring avec les étudiants. Notre objectif était de préparer les jeunes universitaires au marché de l’emploi. Dans les régions, nous sommes allées former les femmes des coopératives et des ONG qui ont bénéficié de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain, par exemple, pour commercialiser leurs produits du terroir, calculer leur marge bénéficiaire, packager leur production… Pour se déplacer vers elles, nous avons organisé une première caravane dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, et une seconde dans celle du Souss Massa Drâa. Nous pensons étendre davantage nos activités au niveau régional.
Vous organisez aussi un forum annuel. Quels sont ses objectifs ?
Nous avons organisé la deuxième édition du forum le 24 novembre dernier. L’objectif principal de cet vénement est de sensibiliser au concept de mentoring. Nous souhaitons réveiller les esprits quant aux potentialités féminines qui existent. Cette année, nous avons accueilli des femmes des 16 régions du Maroc. En marge du forum, 100 d’entre elles ont pu recevoir des formations sur le mentoring. Elles ont aussi eu l’occasion de s’imprégner des différentes interventions des panélistes. La thématique de cette année était l’autonomisation de la femme comme levier de développement socio-économique. Nous avons également attribué de trophées à des femmes d’exception qui travaillent dans l’ombre.
Y a-t-il des success-stories parmi ces femmes ?
Le potentiel existe. A travers le mentoring, des femmes ont créé leurs propres TPE. Nous avons eu des développements de carrière et des cas de femmes qui ont réussi à sortir de leur coquille. La valeur ajoutée du réseautage est très importante. Cette écoute inspire les femmes et les motive davantage pour aller de l’avant.
