Elles sont plus de 67 % à utiliser un moyen de contraception au Maroc, d’après les chiffres de 2011 du ministère de la Santé. La plupart optent pour la pilule, mais le stérilet n’est pas pour autant boudé. Ces derniers temps, le stérilet hormonal Mirena, choisi également par les Marocaines, est pointé du doigt par des centaines de femmes d’Espagne, des Etats-Unis, ou encore de France, qui l’accusent de provoquer des effets secondaires impressionnants : dépression, perte de cheveux, migraine, douleurs aux seins, vertiges, kystes ovariens ou encore prise de poids, peut-on lire sur les commentaires postés sur les réseaux sociaux. Une page Facebook « Victimes du stérilet hormonal Mirena » a même vu le jour, incitant les Internautes à témoigner afin que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé en France (ANSM) prenne le sujet à bras-le-corps.
Pour le Professeur Jamal Fikri, gynécologue-obstétricien et président du collège marocain de fertilité (CMF), la tempête autour de ce stérilet est disproportionnée. « Les effets secondaires sont connus. Ils sont indiqués sur la notice et énumérés par le médecin qui réalise également un examen gynécologique », assure-t-il avant de nuancer quelques minutes après : « Il peut, peut-être, avoir un manque d’informations de la part de certains spécialistes ». Les contre-indications ? « En cas, entre autres, de cancer de l’utérus ou du sein », répond-il. Et précise qu’« avant d’être un moyen de contraception, ce dispositif est un moyen de traitement utilisé lors de ménorragie idiopathique (hémorragies utérines). » Ce type de stérilet réduit donc les saignements. Mais pour le Pr Fikri, les demandes sociétales évoluent, et pas toujours dans la bonne direction : on peut avoir des femmes qui souhaitent « éviter d’avoir les règles chaque mois pour des raisons de confort ou avoir une vie sexuelle plus disponible ». Et insiste : « Le stérilet reste un traitement avec ses effets secondaires à prendre en compte. »