Il appelle ainsi à faire évoluer la loi sur l’avortement, en se basant sur la réalité sociale marocaine mais aussi sur le corpus jurisprudentiel islamique.
D'après lui, la loi incriminant l'avortement n'a plus lieu d'être aujourd'hui. L’article 453 du Code pénal qui autorise cet acte si la santé de la mère se trouve en danger, datant de 1967, celui-ci ne correspond plus, selon Mr Elotmani, à l’évolution de la société et des mœurs, ainsi que des progrès médicaux réalisés.
Il suggère donc de légaliser l’avortement dans les cas de malformation fœtale, de viol ou d’inceste. Dans ces cas-là, la loi définirait les examens à effectuer sur la femme enceinte, exposerait les éventuelles malformations, et imposerait l’information des services médicaux de l’administration territoriale.
S'agissant de l'aspect religieux du sujet, le Dr Elotmani prend appui sur la jurisprudence religieuse, portée par des théologiens juristes qui distinguent trois périodes de grossesse, la période pré-fœtale (avant 6 semaines), celle où la vie anime le fœtus (moins de 18 semaines) et celle d’après. Chez les Malékites, l’interruption de grossesse est interdite après 40 jours (6 semaines).
Par ailleurs, une fatwa a été promulguée par le Conseil de la jurisprudence à la Mecque en 1990, disant qu’avant 120 jours de grossesse, si des examens médicaux attestent que l’enfant à naître présente déjà des malformations de nature à rendre sa vie difficile et douloureuse, l’avortement est permis, sur demande des parents.
Si Mr Elotmani ne cautionne pas pour autant les chiffres avancés par l'AMLAC (entre 600 et 800 avortements clandestins/jour au Maroc), il n'en demeure pas moins qu'il reconnaît le phénomène de l’avortement clandestin et constate qu’il est en croissance constante.
Décidément, le PJD semble être le seul parti à accepter de débattre ouvertement du sujet de l'avortement…