Se lancer dans une carrière artistique n’a rien d’évident, mais pas pour Lamia Benjelloun, qui enseigne le piano au Conservatoire régional de la musique et de la chorégraphie de Fès. Car « ça en valait la peine », lâche-t-elle. Inspirée par sa mère, une passionnée de danse classique, et soutenue par sa grand-mère, qui maîtrisait le solfège, elle intègre, enfant, le conservatoire de musique de Casablanca, sa ville natale, pour suivre une formation purement et simplement artistique tout en vivant pleinement sa passion, à savoir le piano. Déterminée, la jeune femme enchaîne les diplômes dans son domaine de prédilection, pas étonnement pour cette mordu de musique. Soutenue par sa petite famille et surtout armée d’une sacrée volonté, la pianiste a réussi au final son pari : se frayer un chemin dans le monde de la musique, qui était longtemps la chasse gardée des hommes. Aujourd’hui, elle consacre la plupart de son temps à transmettre son savoir à ses élèves et ses enfants qui ont, eux aussi, attrapé le virus. « L’art, qui était considéré comme un tabou pour de nombreuses familles marocaines, attire aujourd’hui de nombreux jeunes, filles et garçons », a constaté Lamia Benjelloun qui tient à souligner que « la musique consiste à transmettre des messages et des nobles valeurs d’amour, de tolérance et de vivre-ensemble ».
(Avec la MAP)