L’anthologie « Chikhates et Chioukhs de l’Aïta » qui vient de paraître, c’est 250 artistes de l’Aïta, une trentaine d’interprètes venus de l’ensemble des régions du Maroc, notamment Khadija Makroum, Khadija El Bidaouiya, ou encore Ould Kaddour, mais aussi des sons regroupés dans 10 CDs représentant les 7 types d’Aïta accompagnés de deux livrets en arabe et en français illustrés de photos d’archives, d’images prises lors des enregistrements et de textes majeurs. Bref, l’anthologie « Chikhates et Chioukhs de l’Aïta », c’est la volonté de conserver et de valoriser un patrimoine musical marocain séculaire en lui redonnant la place qu’il mérite, comme le met en avant l’Association Atlas Azawan qui a réalisé ce projet sous la direction de son président, Brahim El Mazned. L’anthologie de l’Aïta, art vivant et d’origine rural, féminin par définition, transporte chaque auditeur à travers les régions du royaume par le biais de mélodies et chants propres à chaque type d’Aïta. On peut entendre le son des bendirs, des tambourins, du meghroune, du luth, de loutar ou du violon, portant les voix des chikhates et chioukhs. Un projet qui a nécessité près de trois ans de travail et qui consigne des figures emblématiques comme Fatna Bent Lhoucine ou encore Hajja Lhammounia, mais aussi évoque les thèmes abordés dans les textes, la relation des artistes à leurs environnements, la place de la femme et le rôle social de l’Aïta. L’anthologie « Chikhates et Chioukhs de l’Aïta » qui est conçue tel un documentaire, plaît. Elle a même reçu le prix « Coup de cœur » 2017 de la Catégorie « Musiques du Monde » de l’Académie Charles Cros, lors de la cérémonie organisée dans le cadre du Salon-Marché de Babel Med Music de Marseille.