DE L’ART AU FÉMININ
Danseuses, actrices, musiciennes, dentellières, tisseuses… Artistes ou artisans, elles sont légion dans le monde arabe sans pour autant que leur statut de créatrices ne soit reconnu. Rejetées par la société lorsqu’elles osaient exprimer leur talent artistique en public, traitées en parias et en femmes de mauvaise vie, les femmes artistes ont, au fil des siècles, fait preuve d’un courage hors du commun afin de braver les interdits que leur imposaient des sociétés arabes traditionalistes, machistes et archaïques au nom de la religion et du respect des bonnes moeurs. A l’instar des chikhates du Maroc ou des zoufriates d’Algérie, ces femmes au pouvoir créateur n’ont pas peur de défier la morale et les codes ancestraux des milieux dans lesquels elles évoluent. Divorcées, veuves, célibataires endurcies, elles ont bien souvent un statut à part et vivent en femmes libres envers et contre tous. Il aura fallu attendre les années 20 et 30 et l’avènement du cinéma égyptien pour que les femmes artistes, portées au grand écran, atteignent le coeur du grand public. Pendant un temps, l’art féminin n’est plus considéré comme scandaleux, du moins jusqu’aux années 1960, où les femmes peu à peu s’effacent et se voilent, confrontées à une société devenue de plus en plus traditionaliste et religieuse.
Editions Broca, prix : 185 DH. Z.I.L.