Junior, Bébé ,Ado

A 6 ans, ma fille insiste pour choisir seule ses vêtements. Mais souvent, le résultat n'est guère heureux : des couleurs qui jurent et des matières qui se marient mal. Dois-je la laisser décider, même si je trouve le résultat inesthétique ?

Junior

La tenue vestimentaire est une manière de s’exprimer. Un enfant contrôle finalement peu d’aspects de son quotidien. Il doit fréquenter l’école choisie par les parents, subir les programmes décidés par le ministère de l’Education… Lui laisser la latitude de choisir ses vêtements est une bouf-fée d’oxygène, et une manière de don-ner à voir des traits de sa personnalité, ses préférences en matière de style.Ce qu’exprime en creux cette maman, c’est sa crainte de voir sa fille moquée par ses pairs. Certes, il se passe, dans les cours d’école, lors des récréations, des choses difficiles pour nos bambins. Mais un enfant écouté chez lui, aimé, respecté dans ses choix à la maison, responsabilisé, saura gérer les raille-ries. Cette petite ajustera d’elle-même sa tenue le cas échéant. Si les moque-ries l’incommodent, elle demandera l’aide de ses parents pour mieux accor-der couleurs, textures, motifs et styles.En outre, l’avis de la maman concer-nant le mauvais goût vestimentaire de son enfant ne concerne qu’elle. Il n’est pas dit qu’il soit partagé. C’est peut-être tendance chez la tranche d’âge de la petite fille !Nos remerciements à Rajae Alaoui, psychologue

Bébé

Ma fille de 3 ans fréquente la garderie quelques jours par semaine. Le reste du temps, elle est soit chez ma mère, soit chez ma belle-mère. Est-ce bon pour la petite de fréquenter plusieurs endroits à la fois ?

A cet âge-là, il est toujours préférable de privilégier la constance et la sta-bilité en matière de lieux, d’horaires et de personnes ressources. Un en-fant qui a bénéficié, dès sa naissance, d’une mère ou d’un père disponible, qui a joui d’un lien d’attachement stable et obtenu des réponses cha-leureuses à ses besoins grandit avec un capital de confiance de base conséquent, lui permettant d’aller vers les autres avec sérénité.Si la maman a confiance en la per-sonne qui garde la fillette, cette dernière n’aura pas d’appréhension particulière et passera de bons mo-ments lors de ses haltes garderie, en dehors de la maison familiale. Si elle perçoit que sa mère n’est pas totale-ment rassurée, il se peut qu’elle se pose des questions. Dans l’un ou l’autre des lieux de garde, l’essentiel est que l’enfant ait des contacts positifs. Il n’y a pas de raison de croire que la garderie est forcé-ment un meilleur choix en pensant que la petite peut se sociabiliser avec ses pairs : à 3 ans, le désir d’avoir des compagnons de jeu n’est pas présent.Si l’inquiétude de cette maman vient du fait que la fillette semble “débous-solée” le matin, ne sachant où elle sera dans la journée, il faut trouver un moyen ludique pour l’aider à se repé-rer. Par exemple, les jours de garderie, on peut lui expliquer qu’elle sera avec la maîtresse, en la nommant, tout en lui rappelant quelles activités elle pra-tiquera avec les autres enfants de son groupe. Si elle va chez l’une ou l’autre de ses grand-mères, pourquoi ne pas lui dire, par exemple, qu’elle ira avec sa mamie faire les courses, qu’elles se promèneront dans le quartier, etc. ? Plus l’enfant est capable d’anticiper, plus il se sent en sécurité.Nos remerciements à Chantal Emran

Ado

Mon ado de 16 ans use et abuse d’onomatopées et de monosyllabes quand il s’agit de s’adresser à nous, ses parents ; ce qui est pour le moins agaçant. Comment le ramener à un usage normal de la parole respectueuse ?

Oui, jusqu’à tout récemment, cet enfant était capable de parler normalement à ses parents. Il est toujours apte à la parole et affectionne l’échange quand il s’agit de s’adresser à ses copains. Il est normal que les adultes s’offusquent face à ce changement. Mais pour l’ado, rien de choquant dans son attitude, juste une quête d’iden-tité. Il a atteint une phase où il s’identifie à ses amis plus qu’à sa famille. Ses repères se situent du côté des pairs. Il cherche à mettre une certaine distance avec ses gé-niteurs, qui s’agacent : leur adolescent leur manque de respect. Mais ils ressentent aussi de la frustration : leur besoin d’être en contact avec leur enfant n’est pas com-blé. Les parents doivent exprimer ce besoin, dire claire-ment à leur fils qu’ils souhaitent avoir une conversation “construite” avec lui. Mais il faut surtout accepter que la relation évolue, change, et pas forcément dans le sens désiré par les adultes. Les nouvelles technologies – dont la téléphonie mobile dite intelligente – permettent aux ados un contact quasi-permanent avec leurs “friends”. Du coup, il ne reste que grognements et onomatopées à offrir aux parents ! Ces derniers se doivent d’être créa-tifs pour trouver un nouveau mode de communication avec leurs petits devenus grands…Nos remerciements à Samira Benjelloun, pédiatre

 

 

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