#Ila_Mahchmnach_Nkhafou, la campagne de l’INSAF pour sauver les petites bonnes

L’Insaf vient de lancer, ce 10 octobre, une vaste campagne baptisée #Ila_Mahchmnach_Nkhafou (#si nous n’avons pas honte, ayons peur). Le but ? Faire connaître l’article 23 de la loi 19-12 sur le travail domestique, entrée en vigueur le 2 octobre, stipulant ainsi la peine de prison encourue par un employeur faisant travailler une enfant de moins de 16 ans comme petite bonne.

« Elles sont âgées de 6 à 16 ans (…) Elles dorment à la cuisine sur une paillasse (…) Elles travaillent sans relâche, et leurs petites mains sont gercées par les produits de nettoyage corrosif (…) Ce sont les petites bonnes ». Un tableau peint avec précision et réalisme par Meriem Othmani, la présidente de l’Insaf (Institut national de solidarité avec les femmes en détresse) qui a lancé, ce 10 octobre, sa campagne #Ila_Mahchmnach_Nkhafou (#si nous n’avons pas honte, ayons peur) afin de faire connaître l’article 23 de la loi 19-12 sur le travail domestique. Elle veut tout bonnement « inquiéter les employeurs d’enfants », comme elle le dit. Pour cela, le message doit être connu par le plus grand nombre via les réseaux sociaux : employer des enfants de moins de 16 ans, c’est désormais passible de 25 à 30 000 Dhs d’amendes, de 50 000 à 60 000 Dhs d’amendes en cas de récidive et de 1 à 3 mois de prison. Et Meriem Othmani de marteler à juste raison : « Employer une enfant mineure est un délit punissable de prison et un crime moral. Rien n’excuse ni ne justifie le travail des enfants. Personne n’a le droit de sacrifier la vie d’un enfant. Réagissons et condamnons ceux qui emploient et violentent ces petites filles. Dénonçons ceux qui emploient une petite bonne de moins de 16 ans. Libérons-les toutes et remettons-les à l’école. »

Alerter la police

L’appel #Ila_Mahchmnach_Nkhafou de l’Insaf est fort. Il résonne. Et il doit résonner. Pour le lancement de cette vaste campagne, l’association s’est ainsi entourée de Malika Kna, directrice provinciale de Casa-Anfa, représentant le département de l’Éducation nationale, Abdelilah Hmidouche, chef du service de la Protection des enfants en situation difficile au ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement social, ou encore de Salima Admi, directrice du travail et représentante du ministère de l’Emploi qui a rappelé, à la tribune, qu’environ 400 inspecteurs du travail couvrent l’ensemble du territoire. « Lorsque vous avez connaissance d’un cas de petite bonne, vous devez tout d’abord contacter la police, appuie-t-elle sans détour. Mais vous avez aussi la possibilité de le signaler à tout inspecteur du travail ainsi qu’à une association comme l’Insaf. Nous devons travailler ensemble pour éradiquer enfin le travail des petites bonnes ».

Dénoncer le travail des petites bonnes, un devoir

« Les outils juridiques existent au Maroc, met en avant Me Mohamed Oulkhouir avocat et chroniqueur sur Luxe Radio. Nous avons la loi 19-12 fixant les conditions de travail et d’emploi des travailleuses et travailleurs domestiques mais aussi la loi n° 27- relative à la lutte contre la traite des êtres humains (25 août 2016). » Désormais osons et dénonçons. « Nous ne sommes pas dans la délation, explique l’avocat. Au contraire. Il faut intervenir pour le bien public ! » Ne pas combattre l’emploi des petites bonnes revient ainsi à les laisser grandir dans les mains de ces employeurs sans scrupule. Les conséquences ? Elles sont tout autant nombreuses qu’horribles, comme l’énumère, lors de son intervention, le Dr Ghizlaine Chraïbi, psychothérapeute et fondatrice de l’IMPR (Institut marocain de psychothérapie relationnelle) : « Maltraitance, sous-alimentation, sévices sexuels et violences psychologiques (…) Et à l’âge adulte, ces petites bonnes ont plus de risque d’avoir des comportements sexuels défaillants, des troubles alimentaires et des addictions (alcool et drogue). » Pouvons-nous vraiment nous taire ? Elles sont des milliers au Maroc, alors #Ila_Mahchmnach_Nkhafou !

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