Fratrie en bataille

Jalousies, disputes, violence... l’amour “vache” entre frères et sœurs peut rendre “chèvre” les parents. Comment réguler leurs relations ? ne pas prendre parti ? On remet les pendules à l’heure pour plus de calme et de discipline…

“La guerre des boutons”

“Ils semblent tellement complices à certains moments. Ils jouent, s’amusent, et soudain, l’orage éclate de manière brutale. Bousculades, coups de pied, cheveux arrachés, morsures, c’est “Apocalypse Now” en live ! Je dois les séparer de force et ça m’épuise, car c’est très répétitif”, raconte Lamia, maman de Yahya, 7 ans, et Neyla, 5 ans. Alors, certes, nous avons tous le fantasme de la famille idéale qui nous ressourcerait grâce à un lien apaisé et de qualité. Mais souvent, cette vision “Bisounours” ne coïncide pas avec la réalité. Résultat des courses : des parents excédés qui grondent, s’énervent et se retrouvent quelquefois démunis face à des gamins intenables. Pas de panique, tout ceci est normal ! Les bagarres, jalousies et autres luttes de territoire au sein d’une fratrie ne font qu’illustrer le besoin des enfants de s’affirmer et trouver leur place. Une sorte de mini apprentissage de la vie en société, en somme, très positif pour la construction de leur personnalité… Car des notions telles que le droit à la propriété, le partage, le respect de l’autre ou la perception de sa différence vont se déployer dans cet espace de jeux et de conflits.

À noter aussi qu’un petit ne sait pas exprimer ses émotions à travers les mots. Malheureusement, ce sont le geste et/ou l’agressivité qui font office de mode de communication. Lorsque moins de trois ans d’écart séparent les rejetons, la jalousie s’invite également en pièce maîtresse du puzzle relationnel. L’aîné perd son statut d’enfant choyé et veut constamment vérifier dans l’œil du parent s’il est autant aimé que l’intrus. Nadia témoigne : “Un jour, alors que je grondais Habib pour avoir fait un croche-patte à son petit frère, j’ai été stupéfaite de sa réplique : “C’est ton préféré. Jamais, tu ne cries sur lui !””

Politique interventionniste… ou pas ?

En tant que parent, devant un déchaînement d’agressivité des petits monstres, la première réaction spontanée est de s’introduire entre les parties belliqueuses. Parfois de la mauvaise manière… À la violence, on est tentés de répondre par la violence instinctive : “Sans même chercher à savoir qui a commencé, je leur fiche une grosse fessée à chacun”, indique une Nawal énervée. Or, dans un moment de haute tension, on ne doit pas perdre son calme. Le mieux est de les envoyer se calmer dans leur coin jusqu’à ce que la sauce retombe. Au besoin, on leur rappelle la première règle de base de la famille : on n’a pas le droit de blesser l’autre ou de lui faire du mal physiquement. La grande explication/confrontation viendra plus tard… Par ailleurs, lorsque la fâcherie reste au stade de la chamaillerie, il est important de laisser les enfants apprendre à régler eux-mêmes leurs différends.

Une dispute qui ne semble pas vouloir se calmer impose cependant d’endosser un rôle de médiateur, mais sans jamais verser dans l’arbitrage partial. On écoute alors la version de chacun, sans l’interrompre ; puis, on décrit posément le problème ; et enfin, on leur explique que toute confiance leur est donnée pour trouver un compromis qui satisfait tout le monde. Cela n’empêche pas de leur souffler quelques pistes au passage, mais le dernier mot doit leur revenir. Par exemple, si le litige a lieu sur le partage d’un jouet, avant de quitter la pièce, on suggère en souriant : “Si tu lui prêtes ta tablette, je suis sûre que ta sœur te laissera coiffer sa Barbie”. Autre élément fondamental : ne jamais rajouter de l’huile sur les braises en cherchant à pointer du doigt un coupable ou une victime. Car un pardon obtenu du bout des lèvres pour faire plaisir à l’adulte cultive le ressentiment chez celui ou celle qui se force…

Tuer dans l’œuf les disputes…

Les enfants adorent être les acteurs de leur propre vie. Le fait d’être responsabilisés, entendus, les incite à rentrer peu à peu dans le dialogue et la négociation pour dénouer les situations. Les parents qui mettent en place un suivi (“Nous ferons le point chaque semaine pour rappeler les règles et voir si nous sommes tous satisfaits de la façon dont les choses se déroulent, grâce à nos solutions”) le savent bien. Dans les messages à marteler, il y en a quelques-uns sur lesquels il faut insister : “Quand on est en colère ou en désaccord, on s’exprime sans crier, en venir aux mains, dénigrer ou dire des gros mots” ; “on ne peut pas toujours tout répartir de manière égale. Un coup, c’est le tour de l’un ; un coup, celui de l’autre”; “vous êtes différents mais vous pouvez être complémentaires”.

D’autre part, anticiper les conflits, c’est aussi repérer les causes qui les déclenchent. Au retour de l’école ou du travail, tout le monde est fatigué, et quand papa et maman ne sont pas disponibles, provoquer son frère ou sa sœur peut être l’occasion d’attirer leur attention. “J’ai remarqué que les jours où je prends le temps de les  écouter, ils me racontent leurs joies et contrariétés, déchargent leur tension de la journée et oublient de faire les imbéciles, après, entre eux”, nous confie Laïla. Dans la même veine, on veille à les occuper à travers une activité absorbante (peinture, coloriage) et à ménager aux plus grands un espace où s’isoler. La paix du foyer est aussi à ce prix !

Parents, vous avez tout faux quand…

– Vous prenez parti pour l’un ou pour l’autre en vous basant sur un aperçu superficiel de la situation. Si ça se trouve, celui ou celle qu’on a chopé(e) la chaussure à la main est l’enfant qui se fait martyriser depuis deux heures !

– Vous avez un chouchou attitré (ex : le petit dernier) qui fait grandir chez les autres un sentiment d’injustice.

– Vous faites perdre la face à l’un
des enfants ou l’humiliez devant l’autre. Une stratégie de représailles ou de vengeance peut être élaborée.

-Vous les comparez entre eux. Relever que l’un est supérieur à l’autre dans un domaine ne fait qu’accentuer les rivalités…

 

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