Donné de longue date favori à sa propre succession, Emmanuel Macron devient à 44 ans seulement le premier président sortant reconduit hors cohabitation, depuis l’adoption du vote au suffrage universel direct en 1962. Une forme d’exploit après un premier quinquennat pourtant scandé de crises, des « gilets jaunes » au Covid, qui inscrit le pays dans la continuité sur ses grandes orientations économiques, sur son rôle dans l’Union européenne et dans les relations internationales.
D’ores et déjà le président-candidat a promis de se renouveler en profondeur, tant sur la forme que sur le fond. Une nécessité à la tête d’une France coupée en deux, voire en trois au regard du nombre d’électeurs parmi les 48,7 millions appelés aux urnes qui ont choisi de bouder les isoloirs dimanche, dans ce remake de 2017 organisé alors que les trois zones scolaires sont en vacances.
Arrivé au pouvoir il y a 5 ans « par effraction », selon ses propres mots, Macron poursuit sa trajectoire personnelle météorique, à la fois classique (ENA, inspection des finances, ministre de l’Economie…) et inclassable dans un paysage politique qu’il a dynamité. Mais lui qui avait promis au soir de sa victoire en mai 2017 de « tout » faire pour que les électeurs « n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes » n’a pas réussi à freiner la montée en puissance de Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national, qui avait réuni 33,9% des voix en 2017, progresse sensiblement au terme d’une campagne au long cours et sans aspérité. Mme Le Pen, qui a énormément misé sur le pouvoir d’achat pour se démarquer, sera parvenue à lisser son image, sans rien céder à la radicalité de son projet sur l’immigration ou la sécurité.
(Avec agences)