Entrepreneuse à succès, directrice générale de la société PR Média, mais aussi mère de famille et épouse, Fatim Zohra Outaghani est une fonceuse. Travailleuse acharnée, elle n’a jamais rien lâché pour pouvoir atteindre l’équilibre entre réussite au travail et épanouissement personnel. Portrait d’une femme modèle.
il me restait un an à vivre, que souhaiterais-je en faire ?”
C’est la question que se pose souvent cette femme entrepreneuse de 44 ans. L’enjeu pour elle : ne jamais perdre de temps. Le temps, ce n’est pas (seulement) de l’argent: c’est de la vie, c’est du progrès.
Voilà comment, avec cette philosophie en tête, Fatim Zohra a décidé de démarrer l’aventure de la société Par 3, accompagnée de sa sœur Bouchra, en 1997.
“Au départ, je n’avais comme bagage que sept années d’expérience dans une boîte de communication et l’argent de ma voiture que j’avais vendue. Je me suis dit : pendant un an, tu fonces, tu te passes de vacances, de restos et de sorties. Je vivais chez mes parents et je ne faisais que travailler. J’ai sacrifié pas mal de choses mais ça en valait la peine”, raconte la créatrice de PR Média.
Bébé-société prend son envol
Une société ne suffit pas à notre entrepreneuse en quête d’innovation.
“En 2003, j’ai décidé de prendre un an pour voyager dans le monde. Je revenais de temps en temps pour voir comment se portait la société, mais j’ai fait plus de 40 pays en un an. J’avais besoin de temps, de découverte, pour prendre du recul et aussi sentir les opportunités business. La vague des RP, c’est en voyageant que j’y ai pensé. C’est comme cela que PR Média est née en 2004”, explique la business-baroudeuse.
Première agence marocaine entièrement dédiée aux RP, PR Média conjugue quatre domaines : publicité, évènementiel, digital et relations presse.
C’est à Dubaï qu’elle fait la connaissance du leader mondial Hill & Knowlton, avec qui elle s’associe, et ouvre d’autres agences en Afrique, notamment en Algérie et en Tunisie.
“En 2010, nous sommes devenus la première agence RP du continent africain à obtenir la certification ISO 9001. Aujourd’hui, PR Medias emploie une vingtaine de consultants avec des implantations dans toute l’Afrique du Nord.”
On peut se demander si cette business-woman que rien n’arrête a un secret…
“Je ne m’entoure que de gens qui sont dans la même dynamique que moi. Mes collaborateurs sont des passionnés qui donnent tout à la société. J’aime les gens déterminés et fonceurs.”
Une vie de femme jamais mise entre parenthèses
Et du côté vie privée ? Mère de deux petites filles de 7 et 8 ans, mariée à un homme d’affaires grec, la directrice générale n’a cependant pas sacrifié son bonheur de femme.
“Mes journées sont minutées. Je me lève à 6h pour courir une heure sur la corniche de Casablanca. Mon sport, c’est ma drogue. Je fais du jogging depuis 6 ans et j’ai déjà fait des marathons et des courses en tout genre. Comme quoi tout est possible ! (rires)”
“à 8 heures, j’enchaîne à l’agence jusqu’à 18h30 où je rentre pour voir mes filles. Je me remets souvent au travail une fois rentrée chez moi vers 21h, quand elles sont couchées. De cette façon, je ne rate aucun moment en famille. Les week-ends sont aussi sacrés, passés avec mes enfants et mon mari. Mais j’avoue que j’ai du mal à déconnecter. C’est ma vie d’être en lien avec mon entreprise.”
Une vie millimétrée, pas de place pour l’imprévu donc. Une vie parfaite ? “Je ne sais pas si elle est parfaite”, réplique Fatim Zohra, “mais j’adore ma vie telle qu’elle est actuellement. Et si tout était à refaire, je referais exactement la même chose.”
Ses projets pour l’avenir : être toujours en alerte quant à l’évolution du secteur des RP et de la communication. “Tout change extrêmement vite dans ce secteur, notamment en raison des immenses possibilités qu’offrent Internet et les réseaux sociaux. Il faut savoir sentir venir la nouvelle vague. Ce qui est certain, c’est qu’il faut rester vigilant dans le domaine du digital : la clé, c’est la gestion de l’image sur Facebook ou Twitter, mais aussi une plus grande capacité à analyser ce qui se dit sur le Web. Les entreprises ne maîtrisent pas encore cet outil et sont souvent victimes de “bad buzz”.”
Côté perso, l’entrepreneuse va se lancer dans… le théâtre. “Chaque année, je me lance des défis. à un moment, c’était le sport et les marathons. J’aborde aujourd’hui le versant créatif et artistique de ma personnalité. Cela peut aussi m’aider à m’exprimer, à faire face à une assemblée de clients et de collaborateurs. En tant que femme, on est souvent, au Maroc, considérée comme inférieure à l’homme, même si on fournit autant voire plus de travail. Il faut sans arrêt prouver que l’on fait mieux. Cela peut paraître fatiguant ou agaçant, mais c’est aussi une manière de dépasser ses limites.”
Endurante, déterminée, créatrice tous azimuts… Une Marocaine comme on les aime.