C’est un tournant qui se dessine de plus en plus en Tunisie. La Commission chargée des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), fondée en 2017 par le président Béji Caïd Essebsi et composée d’experts, vient de publier un rapport mettant en conformité l’arsenal juridique et la Constitution de 2014. Résultat : elle recommande une réforme sur l’héritage, à savoir une égalité de principe entre hommes et femmes du « premier rang de parentèle » (frères et sœurs, fils et fille, père et mère et époux). Ne nous réjouissons pas trop vite car les personnes refusant cette égalité, ont une alternative puisque la commission leur donne la possibilité de répartir leur héritage autrement… Pour rappel, aujourd’hui, les femmes héritent moitié moins qu’un homme. Néanmoins, pour appuyer son idée, la Colibe met en avant l’argument de l’évolution de la société tunisienne. « Il est important qu’on s’intéresse à ces changements et qu’on institue de nouvelles lois qui aident les femmes actives et leur permettent de s’intégrer d’une manière équitable dans la société tunisienne », développe-t-elle dans son rapport. Autres recommandations majeures mentionnées : l’abolition de la peine de mort ainsi que de l’article 230 du code pénal criminalisant l’homosexualité.