En France, une chronique du quotidien Libération parue hier et intitulée « La femme voilée du métro » fait grincer des dents. Et pour cause.
Depuis hier, le hashtag #LibéRacisme figure dans le top des tendances Twitter en France. A l’origine de sa création, une chronique de Luc Vaillant dans Libération datée du 7 décembre et intitulée « La femme voilée du métro ». A travers la description d’une femme en « abaya couleur corbeau » dans une rame du métro, le chroniqueur entend recenser les «craintes réelles et fantasmées déclenchées par une passagère en abaya, dans une rame d’après-attentats ». Sauf que pour décrire cette femme « désolée et désolante », le journaliste emploie un vocabulaire associé à la guerre et au meurtre. Au fur et à mesure que les stations défilent, les peurs de l’homme le poussent à descendre précipitamment de la rame et à faire cette allusion aux attentats de Paris : « Tant qu’elle ne rafale pas les terrasses à la kalach, elle peut penser ce qu’elle veut, mais j’aimerais juste qu’elle évite de me prendre pour une buse ». On est bien au-delà des « fantasmes ». Dans un climat de stigmatisations, cette chronique est tout à fait mal venue. Les critiques n’ont d’ailleurs pas traîné. « Abominable torchon raciste », « chronique moisie », les twitteurs et une partie de la rédaction du journal ont exigé une réponse du quotidien, qui est finalement arrivée et qui rappelle « qu’il s’agit d’une chronique qui, de par ce statut, engage l’opinion de son auteur et non celles d’autres journalistes ». C’est ce qu’on appelle une réponse bidon.
Dites @libe, vous attendez quoi pour réagir face à cet abominable torchon raciste et mysogyne ? #LibéRacisme pic.twitter.com/AwCiZeSZKm
— tricharde (@chardetri) 8 Décembre 2015
Je suis curieux d’avoir l’avis de @johanhufnagel sur la chronique moisie de son collègue Le Vailllànt dans @libe pic.twitter.com/pLyY8kIr92 — Sam Deghout (@SamDeghout) 8 Décembre 2015