Déco: Mathias l’oriental touch de Baccarat

C'est dans le cadre de la Designer's Night organisée par "Fenêtre sur Cour" et "Baccarat Christofle" au Morocco Mall, que FDM a rencontré Mathias, l'une des plus belles griffes de la marque, créateur de la célèbre collection "Mille Nuits"... Découverte d'un artiste dont la sensibilité n'a d'égal que la fantaisie, et pour qui création rime avec amour.

FDM L’Orient est une véritable source d’inspiration pour vous. Il fait d’ailleurs partie de l’histoire de votre famille. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Mathias : Mes racines orientales ne sont pas de sang, mais de culture. Mes grands-parents maternels ont vécu en Turquie, au Liban, en Syrie, en Tunisie, en Algérie, au Maroc… Durant toute mon enfance, dont j’ai passé une partie à Agadir et à Casablanca, j’ai été bercé par les contes des Mille et Une Nuits. Ma grand-mère était très importante pour moi. C’était un personnage excentrique, qui adorait tout ce qui brille : les miroirs, le cristal, l’argenterie, les diamants, les bijoux… C’est pour elle que je fais tout ça.

Quels souvenirs gardez-vous de cette vie nomade ?
C’était très perturbant et traumatisant pour moi, car nous passions sans cesse d’un univers à un autre, au rythme des obligations militaires de mon père, qui était officier de l’armée française. J’ai grandi à Agadir, puis à Metz ; avant de passer quelques années en Allemagne où nous avions six domestiques, où un chauffeur me conduisait à l’école, où mes parents organisaient des réceptions de 200 personnes. Ensuite, le Maroc à nouveau, où nous vivions à sept dans deux chambres d’hôtel à Casablanca. C’est ici, d’ailleurs, que mon père est mort… Ma mère, qui n’avait jamais travaillé de sa vie, ne s’en sortait pas. Elle a donc placé ses cinq enfants chez des gens en France. En ce qui me concerne, j’ai passé trois ans chez un oncle qui avait six enfants. Moi qui avais des parents fantaisistes et mondains, j’ai découvert la petite  bourgeoisie conservatrice et cartésienne de campagne. Il fallait faire attention au qu’en-dira-t-on, aller à l’église le dimanche, sortir la voiture les jours de fête, mettre des gants blancs… Heureusement, ma  grand-mère m’a sauvé !

De quelle manière votre enfance, vos racines orientales, toute cette fantaisie ont-elles influé sur votre travail ?
Ma vie a été très dure. La création a été pour moi une échappatoire. Tout cela, ce mystère, cette magie de
l’Orient, cette impression irréelle, ce monde inconnu qu’on soupçonne… a généré en moi une puissance créative tout à fait particulière, et je m’associe pleinement à cette singularité. On a toujours tendance à être happé par tout le monde, au risque de devenir quelqu’un de commun. Mais plus je vieillis, et plus je tiens à faire des choses qui sortent de l’ordinaire. Je n’ai jamais voulu être quelqu’un de “normal”.

Est-ce cette envie de vous démarquer pour ne pas être ordinaire qui vous a mené à sublimer des objets du quotidien ?
Absolument ! Sans compter mon attrait pour Venise, une véritable source d’inspiration pour moi et pour
l’art du XVIIIème siècle. J’ai d’abord fait des miroirs, puis des luminaires et ensuite, j’ai travaillé le verre. Ça a eu un succès fou !

Parlez-nous de votre histoire avec Baccarat, et de la collection “Mille Nuits” qui porte votre griffe ?
Avant de collaborer avec Baccarat, j’avais un background très intéressant. J’avais déjà créé beaucoup de miroirs, de luminaires… Quand ils m’ont demandé une collection de lumières, je maîtrisais donc le sujet et j’ai accepté de réaliser “Mille Nuits” à condition d’utiliser celles-ci en très basse tension. En 1996,  l’halogène était très peu répandu et je tenais absolument à utiliser cette source de lumière nouvelle, car elle révèle le prisme du cristal et rien n’est plus beau que les couleurs essentielles, primaires. Grâce à cette lumière, le cristal se sublime en diamant. Et pourquoi ce dernier plaît-il tant aux femmes ? Pour son  éclat, sa couleur, sa brillance.

Pour vous, la création semble ne pas avoir de limites et vous pouvez aussi bien passer du travail sur le verre à la cuisine…
Oui, je suis très éclectique et, effectivement, j’ai même fait un livre de cuisine. La nature, la peinture, la sculpture… tout me passionne. J’aime communiquer, parler, voir les gens. Pour moi, la création est un acte d’amour.

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