Comment réagir à un mauvais bulletin scolaire ?

Un mauvais bulletin scolaire est d’abord un signal d’alarme. Ce n’est ni une remise en question des compétences des parents, et encore moins une sanction à l’encontre des enfants (supposés) feignants. On peut toujours redresser la barre. D’abord en vérifiant les fondamentaux : est-ce que l’enfant entend bien les explications des enseignants ? Voit-il correctement ce qui est inscrit au tableau ? Dort-il suffisamment ?

Aucun enfant ne ramène de mauvaises notes de gaieté de cœur. Une fois  confirmée l’absence d’une  éventuelle origine médicale à ce bulletin qui laisse à désirer, il faut s’armer de patience et essayer de coacher son enfant.

Voici  six verbes toniques pour que la paire parent/ enfant remette le pied à l’étrier et, dans l’enthousiasme, démarrer le semestre à venir :

Rassurer

D’abord rassurer l’intéressé : de mauvais résultats scolaires n’impactent en aucun cas l’amour des parents ; cet attachement-là est inconditionnel. Ne jamais en faire un levier de chantage : “si tu redresses la barre et que ton prochain bulletin est meilleur, je t’aimerai davantage.” L’amour de son enfant est un prérequis à la réussite et non une récompense. Il faudra également le conforter dans son estime de soi en lui expliquant, avec des mots adaptés à son âge, que si les résultats scolaires identifient les faiblesses, ils ne valorisent pas les compétences. Autrement dit, son intelligence n’est pas mise en cause. De mauvais résultats sont d’abord la conséquence inévitable d’une absence ou d’une erreur de stratégie en matière de préparation et de révision scolaires.

Souligner

Ensuite souligner l’importance de l’école par les mots et les actes. Quoi qu’on pense de la sacro-sainte institution École, elle reste encore le meilleur moyen pour s’armer et trouver sa place dans la société. Si ce n’est déjà établi, il faudra cultiver le rituel “place à l’école“ qui consiste à assister aux activités organisées par l’école ; à consacrer un moment pour que l’enfant exprime son vécu à l’école : ce qu’il a aimé, ce qu’il a détesté, ce qu’il trouve difficile. Un moment pour lire les bulletins de liaisons mis en place par de nombreuses institutions et en discuter avec le principal concerné. Un moment pour lire et décoder les remarques et annotations des professeurs sur les copies (devoirs et contrôles) rendues.

S’engager

Apporter un soutien continu à son enfant, s’engager dans l’aventure scolaire malgré ses faux pas. Un parent qui baisse les bras, se contentant de confier, par exemple, l’enfant aux soins de cours de soutien sans autre forme d’accompagnement ne remplit pas son rôle de coach. L’enfant peut faire la lecture suivante de cette décision : “on ne me considère pas capable de relever seul le défi.” Souvenons-nous de cette génération, celle de nos grands-mères, et de certaines mères encore aujourd’hui, analphabètes mais soucieuses de la réussite de leurs enfants, qui les accompagnent en veillant sur la bonne organisation des devoirs, sur le moral des troupes… Coacher correctement son enfant, c’est être suffisamment à son écoute pour améliorer la gestion des devoirs. Lamia, maman de Rajae, 9 ans, témoigne : “quand j’étais collégienne, je préférais me débarrasser de la corvée devoirs dès mon retour à la maison, je disposais ainsi de ma soirée. J’ai reproduit ce rituel avec ma fille pendant de nombreuses semaines avant de me rendre compte qu’elle avait besoin de s’amuser, de manger, de marquer une coupure nette avec la journée passée à l’école avant de s’atteler efficacement à ses devoirs.”

Hind, une autre maman attentive au biorythme de son garçon, se réveille tôt pour accompagner son garçon de 8 ans, qui préfère réviser le matin, en prenant son petit-déjeuner et en bavardant avec sa maman.

Adapter

Adapter les attentes des parents. Les mettre au diapason des habilités de l’enfant. Oser se poser la question suivante : quelles sont nos motivations de parents ? Que les enfants réussissent pour valider notre rôle de parent efficace ? Qu’ils réussissent pour concrétiser et réaliser nos rêves ou qu’ils rentabilisent leur passage obligé par l’école pour trouver leur propre chemin ?

Motiver

Les psycho pédagogues rappellent qu’il vaut mieux tabler sur la motivation intrinsèque de l’enfant, celle qui prend ses racines dans l’envie d’apprendre et de comprendre, ce qui justifie les efforts investis. La motivation extrinsèque qui puise ses sources dans la quête de la récompense et la peur de la punition donne des résultats mitigés sur le long terme. Les élèves, majoritairement, carburent à la récompense et à la punition : ils sont bien conscients que parents et enseignants sont d’abord sensibles à la note sur le bulletin.

Responsabiliser

Rester vigilant et soutenir son enfant pour qu’il aille au bout des devoirs scolaires même si l’enfant essaie de se justifier en cherchant des excuses du genre : trop difficile à faire, impossibilité de rassembler les références exigées par le professeur et qui, selon lui, ne sont disponibles ni sur le Web ni au centre de documentation de l’institution. Essayer de trouver des alternatives pour venir à bout des obstacles. Et, une fois le devoir bouclé, effectuer une évaluation de la stratégie employée ayant mené au blocage afin de l’amener à comprendre que ce n’est pas  par magie qu’on obtient des résultats. Observer une discipline minimale est non négociable ;  au besoin, le parent prendrait des sanctions. Il s’agit de rester ferme mais non fermé aux suggestions et propositions de l’enfant pour mieux exercer son métier d’élève et organiser les séances de révision comme il le souhaite.

Le parent est invité à faire émerger  “le coach de vie“ qui sommeille en lui. Un bon parent coach de vie est capable d’identifier les idées préconçues et de les invalider ; capable de s’affranchir de l’illusion qu’un excellent bulletin est la garantie d’une vie réussie. À quoi bon avoir d’excellents résultats scolaires si on est un enfant malheureux, mal dans sa peau ?

Pour coacher efficacement son enfant, il faut être suffisamment exigeant sans verser dans la quête d’ambitions excessives qui finissent par étouffer les enfants.

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