La notion de développement durable peut paraître, au premier abord, complexe pour des enfants. Comment la rendre alors compréhensible ?
Pas facile, c’est vrai, car le développement durable est un concept assez abstrait. Finalement, il faut expliquer de façon simple et imagée qu’un développement est durable quand il est viable (= qui peut durer), vivable (= qui est agréable à vivre) et équitable (= qui respecte le droits de chacun).
Pour attirer l’attention des enfants, le mieux est d’utiliser des exemples concrets de leur quotidien. Prenons l’exemple des tomates :
Qu’est-ce qui est le plus durable ?
- celles qui sont vendues en supermarché, mais produites à l’autre bout du monde avec l’utilisation de pesticides, puis transportées jusqu’ici, et au final, trop chères.
- celles produites par notre voisin agriculteur, bio, mais très coûteuses.
- ou celles que l’on fait pousser dans notre petit jardin, donc gratuites, mais qui demande de l’eau, du temps et un petit espace pour les faire pousser. Alors ?
A partir de quel âge, peut-on aborder cette question et essayer d’inculquer aux enfants les « bons gestes » pour préserver la planète ?
Il n’y a pas d’âge minimum. Les « éco-gestes » peuvent être inculqués à tout âge. Si on veut que nos enfants intègrent cette notion, il est d’ailleurs conseillé de le faire de manière continue tout au long de leur développement. Par exemple, au moment de l’apprentissage de la faune et de la flore, vous pouvez expliquer la chaîne alimentaire et insister sur l’importance de chaque élément qui la constitue. Vous pouvez les faire aussi réfléchir à une situation précise : « Imagine que tu te retrouves seul sur une île. Quels seront tes besoins et tes ressources ? Comment vas-tu dormir, boire, te nourrir, t’habiller ? Combien de temps pourrais-tu survivre ainsi ? »
Au fur et à mesure qu’ils grandissent, il faut encourager nos enfants à se poser des questions et à développer leur esprit critique. Ils sont de futurs « consom’acteurs » de notre société.
Y a-t-il des erreurs à ne pas commettre dans ce domaine ?
Il faut commencer par montrer l’exemple. Il faut absolument que le comportement des parents paraisse normal à l’enfant. Plus ils l’auront vu, plus ils auront tendance à le répéter. La seule erreur serait de leur donner l’impression que le développement durable est une contrainte. A l’inverse, il faut présenter cela comme quelque chose de naturel, qui va de soi. Il faut essayer de valoriser et encourager au maximum les comportements de l’enfant respectueux de l’environnement, plutôt que de le rabaisser en cas d’erreur ou d’oubli.
Durant l’adolescence, comment faire pour que ces bons gestes ne soient pas uniquement perçus comme contraignants, mais qu’ils deviennent une vraie norme citoyenne ?
A l’adolescence, lorsqu’ils développent leur esprit de contradiction, il faut réussir à les responsabiliser. Par exemple, avant d’acheter un nouveau téléphone, ils peuvent déclencher leur esprit critique et se poser certaines questions :
1. D’abord sous l’angle de l’empreinte écologique : d’où vient-il ? Avec quoi a-t-il été fabriqué et que deviendra-t-il une fois cassé?
- Ensuite, du point de vue social : qui a participé à sa fabrication ? Dans quelles conditions ? Et à quel prix?
- Et enfin sous l’axe de l’impact économique : à qui bénéficie sa vente ? Quelle est sa durée de vie ? Et est-ce que le prix de ce téléphone est raisonnable ?
Il faut toujours avoir en tête que ce sont eux, les jeunes adultes de demain. La planète compte sur eux !