Comment parler de la mort à son enfant ?

La mort fait partie du cycle de la vie. Cette réalité est parfois difficilement assimilable pour un enfant. Pourtant, les psys et autres pédopsychiatres conseillent d’évoquer ce sujet, et de répondre aux questions de l’enfant, avec honnêteté et clarté.

La mort est un sujet tabou qu’on aborde très rarement avec un enfant au prétexte de le protéger. Mais c’est une erreur, car nous côtoyons la mort au quotidien, et elle s’invite dans nos vies au moment où l’on s’y attend le moins. Aussi, il n’est pas nécessaire de vivre un deuil pour expliquer dans ce moment de vive émotion et de chagrin la mort et la disparition de l’être cher. Les spécialistes conseillent de prendre le temps de parler à l’enfant, quel que ce soit son âge, de lui dire les choses au plus vrai de ce qu’elles sont et ne pas attendre pour le faire. La tâche est ardue, c’est certain, mais elle est essentielle pour l’équilibre de l’enfant.

Avant 3 ans

Avant l’âge de 3 ans, l’enfant n’a aucune perception de la notion de la mort. Lorsqu’il constate qu’une personne qu’il est habitué à voir, n’est plus là, il croit qu’elle est ailleurs. Mais il peut également poser des questions et réclamer cette personne (un parent, un proche). Les spécialistes de l’enfance préconisent de répondre franchement, avec des mots simples et adaptés à l’âge de l’enfant. Inutile de mentir en lui faisant croire que “Papa est en voyage” ou que tel autre membre de la famille est “en vacances”. Aussi, même si l’enfant ne comprend pas encore le concept de la mort, il ressent les émotions, le stress et la tristesse de son entourage. Et lorsque la mort frappe un être cher, l’enfant peut exprimer à sa façon ses angoisses, et réagir en pleurant ou en pleurnichant davantage, en mangeant moins, en dormant mal, etc. Là aussi, il convient de rassurer l’enfant, de le câliner et de lui expliquer  que cette personne ne reviendra pas, sans le bercer de faux espoirs, car même s’il ne comprend pas vos mots, il se sentira réconforté.

À partir de 4 ans

Certains enfants comprennent que la mort est l’absence de vie. La personne ne bouge plus, ne répond pas. La mort est associée à une immobilité du corps. Les questions sur la mort peuvent venir au moment où l’enfant construit des théories sur la sexualité et la naissance. Certains parents considèrent ces questions gênantes et les éludent, laissant l’enfant désarmé face aux mystères de la vie… et de la mort. Les spécialistes de l’enfance recommandent encore une fois de ne pas mentir à l’enfant, de lui répondre franchement, tout en se montrant rassurant.  Vous pouvez expliquer la mort en faisant référence aux cycles de la vie. C’est l’exemple des feuilles d’un arbre qui se développent, fanent, meurent et tombent. Et la même chose arrive aux humains…

À partir de 7 ans

Vers 7, 8 ou 9 ans, l’enfant prend conscience que la mort est irréversible. Mais le fait de comprendre cela ne signifie pas qu’il l’accepte. Et c’est pour cela, confirme la spécialiste, que les cauchemars et les angoisses à l’heure du coucher sont si fréquents à cet âge-là. L’enfant a peur de perdre ses parents, de se retrouver seul, de mourir…  Évitez de dire à l’enfant que la personne décédée dort, car l’enfant risque d’avoir peur de s’endormir et de ne pas se réveiller. Généralement cette situation ne dure pas. Mais lorsqu’un enfant parle quotidiennement et durablement de sa peur de perdre ses parents ou de mourir, il ne faut pas hésiter à l’emmener consulter.

Françoise Dolto, auteur de “Parler de la mort” conseillait pour sa part aux parents de dire aux enfants anxieux : “On meurt quand on a fini de vivre. Est-ce que toi tu as fini ta vie? Non ? Alors ?”

À l’adolescence

À la mort d’un être cher, les adolescents peuvent avoir des réactions contrastées, et parfois extrêmes. Ils peuvent avoir des pulsions morbides, s’effondrer, tomber dans la dépression ou avoir des pensées suicidaires. Mais il arrive aussi que l’adolescent gagne en affirmation de soi. En fait, quelque soit l’âge de l’enfant, le décès d’une personne proche peut révéler certaines fragilités, d’où la nécessité de bien l’entourer, d’être à son écoute, de discuter et d’entamer le dialogue. Le jeune comprendra qu’un être cher, même lorsqu’il disparaît reste toujours vivant dans le cœur et la mémoire de tous ceux qui l’ont aimé.

Parler du disparu, évoquer ensemble des souvenirs aidera l’enfant à faire son travail de deuil. Mais il est essentiel d’instaurer des repères sécurisants dans un environnement stable où les activités et les loisirs seront préservés. Une telle attitude permet au deuil de s’inscrire dans la vie, d’éviter de s’enfermer dans sa peine, et de montrer aux enfants qu’il est bon de vivre pleinement la vie qui continue.

Faire le deuil

Le chagrin ressenti par l’enfant à la suite du décès d’un proche ne va pas s’estomper en quelques jours ou quelques semaines. Il perdure dans le temps. Encore une fois, il est important de rassurer l’enfant et de lui expliquer que l’amour ne meurt pas, ce qu’il a apporté de bon et de réconfortant reste vivant en nous pour toujours. L’enfant devra aussi apprendre à vivre sans l’être cher. C’est un apprentissage qui peut durer toute la vie, mais heureusement que le temps fera son travail, et emportera avec lui le fardeau de la douleur. 

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Lectures

Pour les enfants, voici quelques livres illustrés qui pourront les aider à exprimer leurs émotions et à surmonter leur chagrin.

Pour les 3/4 ans :

“Les questions des tout-petits sur la mort” de Marie Aubinais, Éd. Bayard Jeunesse.

“Tu seras toujours avec moi” de Mariko Kikuta, Éd. Albin Michel.

Pour les 5/ 6 ans :

“C’est quoi Mort” de Olivier Solminihac et Isabelle Bonnameau, Éd. Ecole des loisirs.

“Grand-père est mort” de Dominique Saint Mars, Éd. Calligram.

Pour les 7/8 ans :

“La vie et la mort” de Brigitte Labbé et Michel Puech, Éd. Milan.

“La grève de la vie” de Amélie Couture et Marc Bonnavent, Éd. Actes Sud Junior.

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