Chronique :FF dans le carré VIP !

En ce moment, j'ai la cote avec mon boss. Il m'envoie souvent zoner hors du bureau pour jouer aux RP, dans les cocktails de la haute. En guise de brief de sa part, j'ai eu droit à : "Fniouna, tu dois t'incruster partout et devenir une vraie carte de visite pour la boîte".

Ce faisant, il m’a donné une petite enveloppe dédiée à mon shopping. J’ai vite compris, le pauvre, à quel point il était ignorant du prix d’un pantalon griffé ; ça ne m’étonne pas de lui, vu ses costumes ringards en polyester brillant ! Mille milliards de mille Fniounates ! Moi qui, chapitre luxe, possédais en tout et pour
tout un sac Vuitton et une paire de bottillons Sergio Rossi au lustre un peu défraîchi (ancêtre d’une  lointaine vente privée sur Internet), j’avais du souci à me faire ! D’autant qu’au niveau de ma garde-robe, ce n’était guère plus brillant ; chassez vos réflexes d’ancienne “pauvre” et ils reviendront au galop !
Ayant toujours pensé dur comme fer qu’il était indécent d’investir une fortune dans une petite robe noire haute couture ressemblant à s’y méprendre à celle d’une marque de prêt-à-porter, j’étais maintenant pétrie de remords posthumes. Hélas, mes croyances de fausse bobo authentique allaient bientôt se briser  sur l’autel des exigences des apparences made in Morrocco… Une grande marque de montre organisait une réception et, en regardant l’heure sur ma Swatch waterproof, j’ai pu constater qu’il était déjà dix huit heures pétantes. Aïe ! Fissa, j’ai appelé à la rescousse ma copine Rania, une élégante au Q.I. de mouche qui ne rechignait jamais à boire et à manger à l’oeil. S’en est suivi un dialogue de sourdes : alors que je  lui parlais “ambiance festive”, elle focalisait uniquement sur le dress code de la soirée. D’un air hystérique, elle hurlait au téléphone : “Wili wili wili, tu veux être la “no logo” de la soirée ?
La risée de tout le monde ?” Devant ses supplications, j’ai accepté de lui emprunter sa petite veste pied-de-poule chère mais horrible (donc horriblement chère !), et de me débarrasser de ma montre à bracelet en plastique pour échapper au crime suprême de lèse-majesté vis-à-vis de nos illustres hôtes !
A vingt heures pile, moi, Fniouna, consacrée reine de Terminale B de mon lycée, j’ai pénétré dans l’antre des antres, pomponnée comme il se doit et lestée de cuissardes en plastique noir (imitation Chanel) achetées chez mon copain Mustafa de Maârif. Et c’est là que, pour la première fois de ma vie, j’ai pu
expérimenter “la désorganisation sociale” contée par Gad El Maleh, scannée par une vingtaine de  pimbêches signées des pieds à la tête, dont une assise, me renvoyant dans la prunelle l’éclat rouge de sa semelle Louboutin. Sous leurs yeux de garces botoxées, je me suis muée sur le champ en Fniouna
pas branchée et contrefaite car elles, elles étaient dress-codées jusqu’aux couleurs de la marque, et chacune valait son pesant en euros, s’il vous plaît ! Pour me donner une contenance, j’ai attrapé une coupe à proximité et ai alpagué un nauséabond petit directeur de mes connaissances pour qu’il me
tienne compagnie, lui servant un bis repetita de la misère verbale environnante : “Je te jure, j’ai pensé à toi aujourd’hui et j’ai failli t’appeler. Il faut absolument qu’on se fasse un plan !”. Alors que je m’entraînais simplement aux conversations VIP (Very Important Platitudes), le Bachir en question en a presque avalé son triple menton d’aise. Pour calmer ses ardeurs jaillissantes, je l’ai gratifié d’un “à tout à l’heure” enthousiaste et suis partie rejoindre Rania qui elle, était occupée à se demander, avec une autre imbécile heureuse médisante, si Aziza, la dir’ com, s’était payé de nouveaux seins. Je leur aurais bien injecté de  l’acide hyaluronique en excès dans les lèvres pour qu’elles se taisent à jamais ! Au lieu de cela, j’ai picoré un sushi en donnant à mon tour mes pronostics “fliflesques” sur la durée de vie de la maîtresse actuelle du patron du groupe. Le métier commençait à rentrer…

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