La mémoire de Chaïbia et ses œuvres sont célébrées par la Fondation CDG qui lui consacre une grande exposition retraçant les différentes périodes de la vie de cette artiste autodidacte. La rétrospective qui porte le nom de “Chaïbia, la magicienne des arts” nous plonge dans son univers fantasmagorique et ses représentations à travers une multitude de sujets que les couleurs du Maroc font vibrer. En véritable magicienne, Chaïbia usait de la couleur et des motifs pour dévoiler sous son pinceau des paysages, un univers mystique et des personnages éblouissants. Coloriste intrépide, Chaïbia réalise une œuvre plutôt spontanée, naïve et sensorielle. Elle peint en plein air, souvent sur de très grandes toiles, à la gouache et à l’encre de Chine.
Chaïbia, est “une artiste ancrée dans le Maroc authentique et aux traditions séculaires, mais aussi une diva qui a rayonné, et qui rayonne toujours, en portant loin, à travers ses innombrables expositions autour du monde, l’image du Maroc, celle d’un Maroc aux valeurs indéfectibles de tolérance, d’ouverture au monde et de diversité culturelle”, rappelle dans le livret consacré à cette exposition Dina Naciri, Directrice Générale de la Fondation CDG.
Née en 1929 à Chtouka, Chaïbia Tallal est une femme audacieuse dotée d’une forte personnalité qui s’est construite en suivant son instinct. Découverte et encouragée par le critique et ami de Ahmed Cherkaoui, Pierre Gaudibert, Chaibia expose pour la première fois en 1966, ses œuvres au Goethe Institut de Casablanca. Elle participe alors à d’importantes expositions d’art brut. Certains soulignent le rapprochement de ses peintures avec les œuvres du groupe Cobra, et on raconte même qu’un jour Guillaume Cornelis van Beverloo se serait mis à genoux devant ses toiles