Ces couples qui ont opté pour l’abstinence

Absence totale de désir, baisse de libido, panne sexuelle... Que cache réellement l'abstinence sexuelle dans le couple ? Quelques pistes...

Lorsque l’abstinence n’est pas justifiée par une incapacité d’ordre médical et que des couples se privent volontairement de toute pratique sexuelle, par choix de vie délibéré, on s’interroge sur les motivations profondes qui les animent. Ce sujet tabou est souvent méconnu car il nous amène au coeur de l’intimité du couple, un jardin secret si plein de mystères… Car les personnes concernées ne s’expriment pas ouvertement sur le sujet, par crainte d’être stigmatisées ou jugées. Et lorsqu’on se penche sur leur cas, on s’aperçoit qu’elles recouvrent des réalités très différentes, avec plusieurs formes de “diète sexuelle” et autant de profils d’abstinents, en fonction de leur vécu et de leur personnalité… Mais tous ont le même point commun : l’absence de désir charnel. Stress, travail, routine… au fil du temps, le désir s’use et certains finissent par se désintéresser totalement de l’amour physique. La sexualité se transforme alors en une certaine forme de tendresse mêlée à de l’amitié… Un phénomène qui peut paraître banal lorsqu’il touche nos aînés, puisqu’il s’apparente au cheminement naturel de la vie… mais quand il est question de jeunes couples en pleine santé, on s’interroge ! L’abstinence n’est pas forcément synonyme d’absence d’amour et de sentiments. Certes, l’alchimie sexuelle des premières années n’est plus au rendezvous et les belles nuits d’extase sont désormais derrière – la passion change, la vie à deux évolue et ressemble à un long fleuve tranquille – mais ce cheminement “normal” doit-il conduire à l’arrêt définitif des machines ? Ces couples totalement abstinents ont pourtant connu une vie sexuelle active et épanouie. Alors que leur est-il arrivé ? A coup sûr, ils ont laissé tomber le masque de l’hypocrisie conjugale et plutôt que de s’ennuyer pendant l’acte en simulant la jouissance, ils ont tout simplement fini par y renoncer. Au moins, ils évitent la déception ! Et oui, pas toujours évident de revoir à la baisse le niveau de ses ébats, après l’euphorie des débuts. Le retour à un coït sans sensations, c’est la gueule de bois après l’ivresse !

Ceux qui ont fait le choix

Certains peuvent ressentir une forme de liberté dans la pratique de l’abstinence et se disent délivrés de cette “aliénation du désir”, sans subir aucune frustration. “Peu à peu, mon attirance sexuelle a commencé à baisser, j’avais moins de désir, même si l’amour restait intact”, confie Najat, 35 ans. “Une vie professionnelle intense, des enfants à élever… mes centres d’intérêt ont changé. Physiquement, je ne ressens aucun manque, c’est un peu comme si mes pulsions sexuelles s’étaient endormies. J’ai en quelque sorte abandonné l’idée de faire l’amour, et mon mari s’est adapté progressivement à cette absence de sexe dans notre vie ; même si je reconnais que c’est moi qui l’ai initiée. Cette sexualité a laissé la place à des gestes de tendresse, des câlins… et nous sommes plus complices que jamais ! Peut-être que mon désir reviendra un jour, mais aujourd’hui, je me sens très épanouie comme ça”. Pour Najat, “privation” est synonyme de “libération”. Elle s’est progressivement détachée de “l’emprise” de sa libido de manière très consciente et n’en est pas moins épanouie. Tous deux semblent avoir trouvé leur équilibre dans cette forme de “jeûne” du sexe.

Ceux qui subissent

Mais au fond, les abstinents ne nourrissent- ils pas d’autres désirs ? D’autres rêves charnels, plus éloignés du “cadre de lit” conjugal ? La léthargie dans laquelle ils se sont volontairement plongés ne signifie pas forcément que la libido est définitivement en berne. Est-ce un état transitoire vers autre chose ? En langage rural, on pourrait le comparer au phénomène de jachère, quand le fermier stoppe temporairement de cultiver ses terres pour les rendre plus fertiles ! Et il n’est pas rare que l’un ou l’autre se réserve pour les prochaines semailles, plus fructueuses… Car le danger de l’abstinence, c’est d’être plus “réceptif ” à une nouvelle rencontre, qui raviverait la libido. Et les premiers à rompre leurs voeux de “chasteté” ne sont pas toujours ceux que l’on croit… “Je suis resté marié 18 ans. Une union où la passion des débuts a vite laissé la place à une douce complicité… Les premières années, nous avions une vie sexuelle très épanouie. Puis, progressivement, nous mettions moins d’entrain à faire l’amour… Hanane se montrait moins demandeuse, prétextant à chaque fois un état de fatigue ou de stress. Mais la situation est devenue plus difficile quand elle n’a plus voulu faire l’amour du tout. J’ai dû m’adapter et je suis devenu abstinent, contre mon gré ! Toutes mes tentatives restaient vaines. De plus, nous n’avions pas d’enfants. Un facteur qui a dû influencer cette absence de libido. Après plusieurs essais, nous avons fini par renoncer à fonder une famille. C’est à partir de ce moment précis que notre vie sexuelle est devenue complètement inexistante. Nous avons alors suivi une thérapie de couple. Verdict du spécialiste : il fallait que ma femme fasse le deuil de ses désirs de maternité, et ce travail devait passer par l’absence de rapports sexuels ! Je pensais que ça finirait par se régler… Malheureusement, le temps n’a pas joué en ma faveur. Au bout de 18 ans, elle m’a annoncé, un jour, qu’elle souhaitait divorcer pour vivre pleinement son nouvel amour !”, confie Kamel, 41 ans. Cet exemple montre que la “diète” sexuelle masque un désir d’autre chose, comme la soif de nouveaux horizons. Il révèle que le désir obéit à des mécanismes complexes et parfois confus mais surtout, que la libido n’est pas vouée à l’essoufflement.

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