Balqis, la reine de Saba

Symbole de beauté, de richesse et de séduction, objet de fantasmes dans la psyché universelle, cette puissante reine a conquis le cœur du légendaire roi Salomon. Elle est un des mythes fondateurs de l’Ethiopie. Amour, gloire et beauté.

Elle devait ressembler à la top model Naomi Campbell. Féline, fascinante et sensuelle, elle disait de sa peau d’ébène : « Je suis noire, et pourtant belle, ô filles de Jérusalem ! Ne prenez pas garde à mon teint, c’est le soleil qui m’a brûlée. » Son nom varie selon les pays et les religions. Dans le Coran, la reine de Saba est appelée Balqis et apparaît dans la sourate 27, verset 23 : « J’ai trouvé qu’une femme est leur reine, que de toute chose elle a été comblée et qu’elle a un trône magnifique ». Au Yémen, elle est Balqama. Selon le Kebra Negast (La Gloire des Rois), livre servant à légitimer la dynastie des empereurs éthiopiens, elle est Makéda (la pure). En ces temps anciens, le Yémen et l’Ethiopie formaient un seul royaume.

Fille d’une djinn et d’un roi

Fille unique, elle monte sur le trône à la mort de son père, Sharahbil Yakuf, roi de Saba (Himyar, au Yémen). Comme elle est sublime de beauté, de sagesse et de haute intelligente, on dit que sa mère, Umeira, était une djinn, mais l’on sait que souvent, lorsqu’une femme est dotée tout à la fois d’intelligence hors du commun, de beauté extraordinaire et de savoir supérieur, les récits et légendes la disent magicienne, tentatrice voire diabolique. Eternelle misogynie. Et Balqis, en plus d’avoir toutes les qualités, est une femme libre, indépendante et une remarquable dirigeante douée autant pour la politique et la stratégie que pour les affaires. De ce fait, elle dérange et intrigue les hommes autant qu’elle les fascine. Ambitieuse pour son pays, elle entreprend de longs voyages hors du royaume pour aller à la rencontre d’autres dirigeants afin de nouer avec eux des accords politiques et économiques. Ses caravanes transportent partout or, épices, aromates et encens. Quand elle reçoit, c’est dans son magnifique palais éclairé de grandes ouvertures. Balqis se montre alors en Reine de Saba dans toute sa splendeur. Elle arbore ces somptueuses parures et ces bijoux fastueux qui ont fait sa légende et construit son mythe. L’expression « parée comme la reine de Saba » est entrée dans le langage courant.

Mais le destin de Balqis l’attend  quelque part ailleurs. Un homme va entrer dans sa vie et la marquer à jamais : Salomon, roi de Jérusalem. On le dit grand et beau, célèbre pour son infinie sagesse et son don de comprendre le langage des animaux et des oiseaux. Il aurait aussi le pouvoir de commander les démons et les génies. Il aurait construit un temple sacré et un palais aux murs entièrement recouverts d’or, où il rend des jugements justes et sages. Balqis, fascinée par la réputation de ce grand roi, décide de lui rendre visite et éprouver sa légendaire sagesse. De son côté, Salomon, lors d’un banquet mêlant toutes sortes de créatures vivantes, entend un jour l’oiseau huppe (al-houdhoud) lui vanter la beauté et l’intelligence extraordinaires de la reine d’un pays semblable au Jardin d’Eden, Balqis du royaume de Saba. Salomon dépêche aussitôt la huppe porter un message à cette femme, l’invitant à venir le rencontrer.

De Saba à Jérusalem

Après un long voyage, Balqis fait une entrée triomphale à Jérusalem, accompagnée d’une suite impressionnante et de centaines de chameaux chargés d’or, de pierres précieuses, d’encens, d’épices et d’offrandes. Le roi Salomon l’accueille avec faste et honneurs. Entre eux, le coup de foudre est immédiat. Elle pose au roi plusieurs énigmes, il les résout avec aisance et finesse. Conquis par sa beauté et son esprit, il lui demande de l’épouser. Balqis refuse, car elle sait qu’il a déjà plus de sept cents femmes et près de trois cents concubines de tous pays. Il lui promet alors de ne plus parler de mariage si elle accepte de ne rien prendre de son palais durant tout son séjour. Dans le cas contraire, il aura gagné et elle devra l’épouser. Balqis acquiesce. Décidé et ingénieux car très amoureux, Salomon l’invite le lendemain soir à un banquet où tous les mets sont, sur son ordre secret, fortement épicés et salés. Durant la nuit, la reine est assoiffée et cherche de l’eau. Dans le palais coule un ruisseau, détourné exprès par le roi pour que Balqis cherche à s’y désaltérer. Salomon apparaît, la surprend en train de boire et lui rappelle son serment. Balqis se rend et accepte de l’épouser. Après un séjour de six mois heureux auprès de son bien-aimé, Balqis, bien qu’enceinte, sait qu’elle doit regagner son pays. Elle est avant tout la reine de Saba. Au moment des adieux, Salomon lui remet un anneau d’or : « Prends-le afin de ne pas m’oublier. Il est le symbole de ma descendance qui est dans ton sein. Si c’est un garçon, laisse-le venir à moi. » Quelques mois après son retour, Balqis met au monde un garçon qu’elle appelle Ménélik (Baïna Lehkem). A l’âge de vingt-deux ans, il se rend à Jérusalem et se fait reconnaître par son père, le roi Salomon. Ménélik entre dans l’Histoire comme le premier roi d’Ethiopie et le fondateur de la dynastie des Salomonides.      

        

 

 

 

 

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