Anciennes petites bonnes et bachelières

Huit anciennes petites bonnes ont obtenu leur baccalauréat. Une cérémonie de remise des prix a été organisée, ce 27 juillet, dans les nouveaux locaux de l’association l’Insaf qui a sauvé ces jeunes femmes par le biais de son parrainage scolaire. 

« Sur les 10 jeunes femmes parrainées par l’Insaf, 8 ont décroché leur baccalauréat cette année », sourit Meriem Othmani, la présidente de l’Insaf qui a remis, pour l’occasion, des prix aux bachelières venues au sein du nouveau siège de l’association à Hay Adil. Une belle réussite pour ces jeunes femmes qui ont été sauvées par l’Insaf en bénéficiant du programme de parrainage scolaire. Depuis 2002, l’association qui se battait déjà pour les mères célibataires, est partie aux secours des petites bonnes. Ainsi, avec le dudit programme, elle est venue en aide à plus de 400 anciennes petites bonnes qui reçoivent une bourse scolaire de 250 Dhs/ mois (dons). Le but ? Les maintenir dans leur famille et à l’école.

Un passé cauchemardesque, un avenir rempli d’espoir

Derrière le visage de ces huit jeunes bachelières, se cachent des histoires terribles comme celles de Naima, petite bonne entre 7 et 10 ans. « A partir du moment où j’ai travaillé, je n’avais plus le droit d’aller à l’école, raconte-t-elle. Chaque jour, je me levais à 5 heures du matin et je restais debout jusqu’à 23 heures. Je m’occupais 7 jours sur 7 de la maison, de la cuisine et des enfants. Je dormais à même le sol et je mangeais les restes. » Son salaire ? 250 Dhs/mois versé chaque trimestre à son père qui se rendait chez le patron de sa fille aînée, « un ami de papa », comme elle le décrit. Naima sortira de cet enfer à l’âge de 10 ans. Un particulier prévient l’Insaf qui la récupère et la soutient. « Je n’ai reçu aucune assistance ou aide psychologique, enchaîne Naima. Je me suis accrochée à l’école et j’ai adoré apprendre. » La jeune bachelière vient d’être acceptée à l’Ecole supérieur des Beaux Arts à Casablanca. Son avenir, elle le dessine désormais comme toutes ces amies présentes à côté d’elles qui sont tout autant magnifiques qu’ambitieuses. « Nous leur avons rendu leur enfance et elles ont réussi à se construire une vie normale », insiste Meriem Othmani qui appelle aux dons : « Notre objectif serait de trouver 100 donateurs qui accepteraient de verser 250 dhs/ mois durant trois ans pour le programme scolaire qui a fait ses preuves. Et nous sommes aussi à la recherche de 50 entreprises RSE qui souhaiteraient intégrer notre comité de soutien et aider à changer l’avenir de ces jeunes femmes via des dons de 50 000 Dhs / an durant trois ans également. » Aujourd’hui, le programme de parrainage de l’Insaf concerne 196 fillettes des provinces d’Al Haouz, de Chichaoua et de Kelaâ des Sraghnas. Mais cette zone en compte beaucoup plus, mais qui sont toujours en attente d’être prises en charge…

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