La comédienne Amal Ayouch s’est dite « fière » de représenter le Maroc au jury de la compétition officielle long-métrage de la 15-ème édition du Festival international du film de Marrakech (4-12 décembre).
« Je suis fière et très honorée de représenter le Maroc, son cinéma mais aussi l’artiste femme marocaine au jury prestigieux du Festival de Marrakech », présidé cette année par le grand réalisateur américain Francis Ford Coppola, a-t-elle affirmé dans un entretien à la MAP.
L’actrice qui espère être à la hauteur de sa mission, a assuré qu’elle regardera les oeuvres d’un oeil objectif en fondant son choix d’abord sur la qualité et l’originalité de la vision cinématographique, notant en revanche qu’elle sera particulièrement sensible à un film qui parvient à la toucher.
Amal Ayouch qui a d’ores et déjà visionné avec les autres membres du jury, l’unique long-métrage marocain en compétition officielle, « L’Insoumise » de Jawad Rhalib (projeté dimanche), considère en substance que le film est « intéressant ».
Au-delà de la compétition officielle, l’artiste marocaine retient l’intérêt du festival à encourager la création nationale, présente dans diverses sections de la programmation de cette année. Aussi trouve-t-on des films en hors compétition avec la projection en avant-première de « La Marche verte » de Youssef Britel, dans la section « Coup de cœur » avec Isla de Ahmed Boulane, co-produit avec l’Espagne, et abordant un sujet qui avait défrayé la chronique politique entre les deux pays voisins, ou encore dans la programmation en auto-description avec « L’orchestre des aveugles » de Mohamed Mouftakir.
A cela s’ajoute, le concours Cinécoles des courts métrages, ouvert exclusivement aux étudiants des écoles marocaines du cinéma, avec l’ambition de révéler des cinéastes en herbe.
Il est important, en revanche, de regarder les autres films, a insisté Amal Ayouch qui encourage le public marocain à saisir l’opportunité qu’offre le festival en s’ouvrant sur les cinémas du monde, pour découvrir d’autres cultures et visions cinématographiques.
S’agissant de ses projets, Amal Ayouch a révélé que le public marocain va prochainement la découvrir dans un nouveau rôle dans le dernier opus de Hicham El Jebbari « Les larmes de Satan ».
« C’est un film plutôt terrifiant qui retrace une descente aux enfers », a précisé la comédienne marocaine qui n’a pas peur, a-t-elle dit, d’incarner des rôles sombres, étant convaincue qu’un acteur peut jouer tout personnage.
D’ailleurs, elle avoue qu’elle aimerait bien tourner sous l’objectif du réalisateur français Jean-Pierre Jeunet, son partenaire au jury, dont les films comportent toujours une part d’humour enfantin.
Au niveau national, il y a plusieurs cinéastes avec qui elle aimerait jouer, citant entre autres Jilali Farhati et Ahmed El Maanouni.
Dans sa lecture de la contribution féminine au cinéma marocain, elle a noté une évolution. Il y a beaucoup d’actrices mais dans une moindre mesure de réalisatrices marocaines, a-t-elle relevé, citant parmi les figures féminines du cinéma marocain la grande cinéaste Farida Belyazid qui a son actif plusieurs oeuvres et Narjiss Najjar pour la jeune génération.
Elle considère, toutefois, que même s’il y a de plus en plus de réalisatrices, leurs travaux restent relativement limités sur le plan quantitatif.
Pour y remédier et améliorer en général la production nationale, il faut des écoles de cinéma, des salles de projections et des infrastructures adéquates, a-t-elle plaidé, tout en soulignant l’importance d’encourager les jeunes à avoir une éducation cinématographique, car c’est à cet âge que l’on peut avoir des vocations.
Née à Casablanca en 1966, Amal Ayouch est pharmacienne et comédienne de profession. Elle part en France en 1984 et y obtint son diplôme en pharmacie. En 1987, elle s’inscrit en fac de lettres et découvre le théâtre semi-pro à Montpellier. Elle tourne son premier film « Les amis d’hier » réalisé par Hassan Benjelloun en 1997.
Elle joue également dans des films très réussis, tels »Ali Zaoua, prince de la rue » en 2000, »Les Anges de Satan » en 2007, »Destin de Femme » en 1998 (qui lui a valu le prix de la meilleure interprétation féminine), »Nouara » et »Kandisha » en 2008.