Alléluia, l’orgasme vaginal n’existe pas !

C’est un mythe qui vient de s’effondrer. L’orgasme vaginal n’existerait pas, et par conséquent, il n’y aurait donc pas lieu de parler non plus de son équivalent clitoridien, ni du légendaire (et rarement trouvé) point G. Alors on se décomplexe, on est finalement normales !

C'est une étude parue dans la revue Clinical Anatomy qui a bouleversé des siècles et des siècles de croyances erronées en matière de sexualité féminine. Selon ses auteurs, la majorité des femmes dans le monde n’a pas d’orgasme lors d’un rapport sexuel avec pénétration. Ne répondant pas à la norme, certaines se sont vues diagnostiquer des problèmes sexuels sur la base d’un concept imaginaire : l’orgasme vaginal. Une bonne nouvelle pour ces patientes, souffrant soi-disant d’anorgasmie, qui n’auront plus à suivre de traitements censés les guérir de ce mal.

L’orgasme pour toutes !

Jusqu’à présent, nous, les femmes, pensions être en mesure de jouir de différentes manières. Un atout, pensez-vous ? Que nenni! Les clitoridiennes complexaient de ne pas être vaginales, et vice versa… Quoique non, dans le cas présent, il n’y a pas de “versa”. Combien de conversations entre nanas n’avons-nous pas nourries en questions gênées du type : “Et toi, tu jouis comment ?” Pendant des lustres, les clitoridiennes ont idéalisé un orgasme vaginal soi-disant plus fort, plus puissant, plus ravageur, plus… Un orgasme qu’elles ne peuvent en fait pas atteindre ! Sans parler du point G. Et oui, si la jouissance vaginale est un mythe, que dire de cet eldorado, de ce 7ème ciel coïtal ? Cette division des orgasmes est en fait complètement absurde, la muqueuse vaginale étant dépourvue de terminaisons nerveuses sensitives. La pénétration vaginale est donc vaine en termes de jouissance. Au même titre que les hommes, pour qui on parle d’orgasme masculin, il convient maintenant de parler d’orgasme féminin au singulier, tout simplement.

De quoi clouer le bec au grand Freud, qui doit se retourner dans sa tombe en voyant démonter sa théorie selon laquelle l’orgasme clitoridien serait immature, en opposition à l’orgasme vaginal qu’il attribuait à la femme adulte.

Clitoris : mode d’emploi

Le seul et unique moyen d’accéder à la jouissance pour nous, les femmes, est donc le clitoris ! Nos hommes feraient donc bien d’en prendre de la graine et surtout, d’apprendre à le géolocaliser car notre clito’, de son petit nom, est la zone la plus érogène de notre corps. Allez, petit indice pour aider à la repérer, au cas où vous seriez aussi novice que votre chéri : on l’appelle aussi pénis féminin, car il ressemble en miniature (et plus mignon) au phallus du sexe opposé. Tout comme lui aussi, c’est un organe érectile qui fonctionne exactement de la même manière, à savoir que l’orgasme est possible si on le stimule (mais encore faut-il savoir le stimuler correctement !).

Oui, mais que faire quand notre homme prend son pied bien avant nous et nous laisse pantelante de désir ? “L’éjaculation masculine ne signifie pas automatiquement la fin de la partie pour les femmes”, rassure le docteur Voncenzo Pupp, sexologue et co-auteur de l’étude. Et de poursuivre : “Après avoir éjaculé, l’homme peut continuer à embrasser et caresser sa partenaire pour la mener à l’orgasme”… À bon entendeur !

Grande taille, grand orgasme

Autre découverte, et non des moindres : la taille de notre clitoris influencerait notre plaisir. L’étude dont il est question révèle en effet que l’orgasme féminin serait dépendant de la taille de notre clitoris. Plus celui-ci est petit et éloigné du vagin, plus l’orgasme sera difficile à atteindre. La taille et l’emplacement sont donc des facteurs essentiels à la jouissance féminine. Un poids énorme qui vient d’être ôté des épaules de ces messieurs, qui complexaient d’avoir un pénis trop petit et donc, inefficace. Ainsi, si certaines femmes atteignent le plaisir pendant l’acte sexuel, c’est en se caressant en même temps. Celles qui jouissent sans avoir recours aux caresses sont en fait dotées d’un clitoris suffisamment proche de leur vagin, à moins de 5 cm, qui leur permet d’accéder au plaisir en position du missionnaire ou de l’amazone grâce aux frottements, facilités par l’angle d’inclinaison du bassin et du tronc.

En fin de compte, ces études, bienvenues dans un sens, nous apportent la preuve qu’encore une fois, on n’est jamais mieux servie que par soi-même !

Les voies du plaisir sont impénétrables

Toutefois, les chemins vers la jouissance sont encore teintés de mystère. Le clitoris est certes une valeur sûre, mais il n’en reste pas pour autant unique. En effet, force est de constater que certaines femmes jouissent lors de pénétrations anales, tandis que d’autres parviennent à l’orgasme en contractant simplement les muscles des cuisses ou du bas-ventre.

Et pour cause, la femme dispose non pas d’un, mais de plusieurs “organes érectiles féminins”. En effet, le clitoris est en quelque sorte la partie visible de l’iceberg, lequel correspond à un organe “tentaculaire” doté de quatre racines de huit à douze centimètres, dont une moitié s’écarte sous les branches osseuses tandis que les deux autres prennent le vagin en étau. Lors de l’acte sexuel, ces racines, ou corps spongieux, se gonflent de sang et sont stimulées par les va-et-vient du phallus. Un orgasme peut ainsi être possible de cette manière, mais cela ne concerne qu’une minorité de femmes.

Mais que dire de celles qui n’ont recours à aucun attouchement clitoridien et éprouvent du plaisir avec de simples caresses aux seins ou sur d’autres parties du corps ? Décidemment, le corps féminin n’a pas encore révélé tous ses mystères…

Témoignages

“En quinze ans de mariage, je n’ai jamais réussi à avoir un orgasme. Je suis obligée d’avoir recours au plaisir solitaire pour atteindre la jouissance. J’ai toujours cru que j’étais anormale et cela a occasionné de nombreux conflits avec mon mari, qui me reprochait de ne pas savoir me laisser aller. Lui qui avait eu une vie sexuelle avant moi savait que le problème ne venait pas de lui. Cette étude m’enlève donc un poids énorme, mais me met aussi en colère… Je n’en reviens pas d’avoir dû croire aussi longtemps à cette supercherie qu’est l’orgasme vaginal !”    Soukaïna, 45 ans

“Cela fait belle lurette que je sais que je suis clitoridienne. Après avoir à peu près tout testé en matière de galipettes avec mon conjoint, je me suis rendu compte que je ne jouissais que dans certaines positions, à califourchon le plus fréquemment. Je n’ai pas tardé à comprendre que le frottement était à l’origine de mon plaisir, et non la pénétration. Ça a été une révélation pour moi ! Du coup, si nous varions les plaisirs pour se stimuler, je sais maintenant comment m’y prendre pour monter au septième ciel.”     Ghita, 40 ans

“J’ai longtemps cru que j’étais anormale et je suis même allée consulter un sexologue pour m’aider. Je pensais que j’avais un problème psychologique, que j’étais trop cérébrale au point de ne pas parvenir à me lâcher. Sans compter le mythe de la femme folle de plaisir que nous donne à voir l’industrie du porno. Pour un homme, rien de plus facile. On appuie sur un bouton et ça démarre tout seul. Mais pour nous, les femmes, il faut tout de même un minimum de mise en scène. Comme tous les couples mariés, au bout d’un certain temps, le quotidien tue le désir et je pensais jusqu’à présent que cette routine était la cause de tout et de mon impossibilité à me déconnecter pour “aller plus haut”.”      Latifa, 35 ans

Mon conjoint s’est remis en question pendant des années à cause de notre manière de faire l’amour. Peu importe les positions que nous adoptions, rien n’y faisait. Du coup, je simulais l’orgasme pour ne pas le vexer. Je ne parvenais au plaisir qu’avec des caresses et il était du coup persuadé que son sexe était trop petit. Il a même envisagé une opération pour faire agrandir son pénis ! Heureusement, j’ai réussi à lui faire changer d’avis en lui disant que j’avais aussi ma part de responsabilité et que le problème venait peut-être de moi. Il faudrait en fait reprendre à zéro toute notre éducation sexuelle et surtout, rassurer les couples, car cette croyance erronée fait énormément de dégâts.    Lamia, 32 ans

 

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