La vidéo de l’insupportable agression sexuelle d’une jeune femme dans un bus a également meurtri l’écrivain Abdellah Taïa, après avoir scandalisé le Maroc tout entier. L’auteur du roman « Celui qui est digne d’être aimé » a posté, sur son compte Facebook, un long texte intitulé « Merci aux femmes marocaines ». Dans ce message partagé plus de 1 750 fois, il n’hésite pas à affirmer que les femmes qui « portent les familles » et « se sacrifient », sont celles « qu’on surveille le plus et qu’on viole le plus ». « En tant qu’homme marocain, je suis bien placé pour témoigner, pour dire tout le mal qu’on leur fait, comment on s’acharne sur elles et comment on fait tout pour casser leurs ambitions, leurs rêves », se désole-t-il, avant très vite de remercier les femmes, notamment ses sœurs et surtout sa mère qui, « analphabète, pauvre, m’a sans cesse poussé à étudier, à m’élever » et « qui m’a appris à ne pas renoncer, à me battre, à crier ». Comme l’écrivain le rappelle, « les violeurs ne sont pas seulement ces pauvres adolescents tellement perdus qui violent Zineb dans le bus. Les violeurs, ce sont ces hommes marocains qui font à tous les niveaux de la société la loi et qui ne veulent pas changer de mentalité et encore moins les règles injustes de l’héritage. Les violeurs sont si nombreux. » Et finit par lâcher : « Les femmes seront encore oubliées. Jusqu’à quand ? »
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