4ème blogueuse voyage : Mouna Belkhayat et son périple sans fin

La globe-trotteuse Mouna Belkhayat ne voulait plus de sa vie confortable. En 2015, la jeune Marocaine plaque tout pour s’envoler en Amérique Latine. Un voyage de huit mois qui la transforme en blogueuse fan de vidéos. Portrait.

C’Rock la Vie. Tel est le nom du blog de Mouna Belkhayat. Un nom qui semble au premier abord plutôt banal, mais en y regardant de plus près, loin de là. Car « chaque lettre a un sens dans cette expression qui symbolise ma perception de la vie. Cela signifie “Crois. Rêve. Ose. Concrétise. Kiffe. Voyage. Initie-toi. Explore”. »  Mouna est en fait une bonne vivante, avide de découvertes et amoureuse de voyage. Néanmoins, cette jeune femme originaire de Fès n’a pas toujours été si vadrouilleuse. À 18 ans, elle part à Paris pour faire ses études après le baccalauréat. En 2010, elle obtient un diplôme d’ingénieur en télécommunication, avant d’être embauchée dans un cabinet de conseil en management et système d’information. « Durant cinq ans, j’ai eu une vie assez confortable. Néanmoins, j’étais en pleine saturation. » Sa vie à Paris a perdu de son charme. Alors dès qu’elle en a l’occasion, Mouna s’évade dans une capitale européenne et réussit à planifier deux long-courriers : un à New-York et l’autre en Thaïlande. C’est dans ce dernier pays que le doute commence à s’installer « Avec une amie, nous avons croisé le chemin de jeunes, raconte-t-elle. Certains faisaient des circuits en sac à dos, et d’autres avaient tout quitté pour vivre de leur passion. Nous avons découvert un monde que nous ne connaissions pas et cela ne m’a pas laissé indifférente. » Son retour en France, combiné au ras-le-bol quotidien, la perturbe. Le soir, le week-end, dès qu’elle a un moment, Mouna surfe sur la toile pour scruter les aventures des globe-trotteuses qui ont osé se lancer malgré leur situation avantageuse. Ce qui va la faire basculer ? La rencontre avec un jeune couple. « Ils rentraient d’un tour du monde d’un an après avoir pris une année sabbatique », se rappelle-t-elle. À force de discuter avec eux, Mouna décide à son tour de franchir le cap. « À l’inverse d’eux, j’ai choisi de démissionner, précise-t-elle. Je voulais fermer ce chapitre de ma vie pour en ouvrir un autre. »

L’aventure, c’est l’aventure
Même si ses parents ne comprennent pas le choix de Mouna, alors âgée de 29 ans, ils la soutiennent. La jeune femme est têtue. Elle prépare, coûte que coûte, son périple solo en Amérique Latine. Le 13 septembre 2015, c’est le grand départ : un billet aller simple pour le Pérou. Elle y reste deux mois et demi, puis trois semaines en Bolivie, deux mois et demi en Argentine, deux semaines au Chili et un mois et demi au Brésil. Durant son voyage, un seul mot d’ordre : profiter à fond ! Au programme : des treks comme un à la Laguna 69, dans la Cordillère Blanche et un autre au Machu Picchu au Pérou, ainsi que la mythique descente de « la route de la mort » en Bolivie. Elle teste aussi, au Pérou, le sandboarding, un sport de glisse sur les dunes de sable et survole en deltaplane Rio de Janeiro. Mais Mouna n’a pas jeté son dévolu que sur les sports extrêmes. En Argentine, elle fait une retraite silencieuse de 10 jours dans un centre, et au Pérou, elle intègre une ONG, en tant que bénévole. Sa mission : concocter des animations pour les enfants des milieux défavorisés. La jeune femme ne veut pas en perdre une miette. Elle décide alors de filmer ses aventures pour les immortaliser, avant de les partager sur son site Internet. Une blogueuse vidéo est née, mais aussi une globe-trotteuse, puisque la jeune femme qui avait une vie bien cadrée à Paris, s’essaie en Amérique Latine à l’auto-stop, au couchsurfing et découvre les nuits sous la tente, dans un van ou à la belle étoile. Mouna n’a pas peur. « Je voulais me dépasser », confie-t-elle. La jeune Marocaine court après l’adrénaline. « Un jour, j’ai pris un bus qui m’amenait au sud du Brésil. Je suis arrivée là-bas vers 19h. Je ne connaissais personne et je n’avais réservé aucun logement, se souvient-elle. A quelques pas de l’arrêt, je vois deux Argentins avec des sacs à dos. Je suis allée à leur rencontre pour leur demander où ils allaient, car je n’avais nulle part où dormir. Ils avaient réservé dans une auberge où j’ai pu prendre moi-aussi une chambre. Au final, j’ai voyagé un mois et demi avec eux. »

 

Vivre du blogging
En mai 2016, elle rentre et pose ses valises chez ses parents, à Fès. « Ce voyage marque un réel tournant dans ma conception de la vie. Désormais, je veux combiner ma passion du voyage et le storytelling », confie la jeune femme qui vit encore sur ses économies, car difficile aujourd’hui de se faire un salaire au Maroc grâce au blogging. Pour développer son activité de blogueuse et gagner en visibilité, la jeune femme a cofondé, avec six autres globe-trotters marocains,  le collectif des blogueurs voyage marocains (BVM). Elle anime, entre autres, des ateliers pour mettre en valeur son travail. En attendant de planifier un autre grand voyage, Mouna sillonne le Maroc avec un autre regard. Elle découvre Chefchaouen, la région de Marrakech en faisant l’ascension du Toubkal, le barrage de Lalla Takerkoust, le désert d’Agafay ainsi que l’oasis de Tiout près de Taroudant, en passant par Ouarzazate (oasis de Fint, la route des Kasbah). Même si les difficultés sont là, la jeune Marocaine ne regrette rien. Impossible. Et de toute façon, « avec persévérance, effort et patience, on y arrive toujours », conclut-elle.

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