Promouvoir l’économie locale
Selon les statistiques, 100.000 familles vivent grâce à la culture du cannabis dans la région du nord. Contraire-ment aux idées reçues, l’exploitation du kif n’est pas du tout rentable. Et pour cause, les récoltes rapportent en moyenne 4.000 dirhams par mois. Une maigre somme qui fait pourtant vivre une famille entière. Ces agricul-teurs exercent dans la totale illégalité car ce business est interdit par la loi. Certains s’en sortent à coups de pots-de-vin, alors que d’autres sont souvent la cible de représailles. “Afin de remé-dier à la problématique de la culture du kif, l’Etat avait adopté deux politiques. La première, sécuritaire, consistait à détruire les champs, mais sans réel succès. Et la deu-xième, qui est celle d’essayer de trouver d’autres cultures alternatives en plantant des fruits et légumes. Chose qui n’a pas fonctionné non plus car cette terre ne pro-duit que du cannabis ; sans compter le fait que ce ne soit pas du tout rentable”, précise Mehdi Bensaid, député du PAM.
Limiter le trafic de drogue
Aujourd’hui, la culture du cannabis sert principalement à produire des substances hallucinogènes. Sa légali-sation à des fins thérapeutiques sert non seulement à contrôler ce business, mais aussi à en faire bénéficier la mé-decine. “On peut citer le cas de la France, pourtant l’un des pays les plus strictes en termes de légalisation du cannabis, qui vient, il y a peu de temps, d’autoriser un médicament à base de cette plante”, pré-cise Mehdi Bensaid, appuyant cette thèse. En effet, l’hexagone vient d’au-toriser le “Sativex”, un spray buccal fabriqué à base de cannabis. “En outre, le Maroc est signataire de plusieurs trai-tés onusiens contre le trafic de produits stupéfiants et psychotropes. Légaliser la culture du kif nous permettrait d’être en adéquation avec ces derniers”, ajoute-t-il.
Faire gagner de l’argent à l’Etat
Le Maroc engloutit de l’argent afin de détruire les champs de cannabis dans la région du nord. La légalisation de sa culture lui permettrait donc de réaliser des économies. “Légaliser la culture du cannabis permettrait aux agriculteurs marocains d’exercer dans un cadre légal,mais aussi de faire de l’Etat l’unique ache-teur. Il pourra ainsi la revendre à son tour aux laboratoires pharmaceutiques pour les transformer en médicaments qui se-ront commercialisés au Maroc, mais aussi exportés à l’étranger, notamment dans les pays qui ne disposent pas de cette plante. C’est donc une manière de faire gagner de l’argent au Maroc, de résoudre le pro-blème social que vivent ceux qui cultivent le kif, et de renflouer les caisses de l’Etat en devises. C’est l’une des solutions que nous proposons pour que le Maroc puisse aussi avoir des retombées lucratives”, explique Mehdi Bensaid. â—†