Nabyla Maan : la voix envoûtante

L’artiste Nabyla Maan, plus jeune chanteuse arabe et africaine à se produire à l’Olympia en 2007, ose bousculer la musique traditionnelle marocaine sans l’altérer. Le tout combiné à une magnifique liberté de ton.

 

Elle redonne vie aux morceaux traditionnels. L’interprète et compositrice Nabyla Maan est une figure de la chanson marocaine. À 35 ans, cette native de Fès a déjà à son actif cinq albums mêlant plusieurs couleurs musicales que ce soit le melhoun, al ala andaloussia, tarab gharnati ou encore des arrangements jazzy et électroniques, sans pour autant dénaturer l’esprit de la musique traditionnelle.

Nabyla Maan ne cesse d’étonner, en offrant, à chaque fois, un répertoire captivant. La chanteuse a une véritable sensibilité musicale. “Mes proches me racontent que j’ai commencé à fredonner alors que je baragouinais à peine”, sourit-elle. À la maison, la musique résonne. “Mon père aimait tous les styles”, glisse-t-elle. Nabyla Maan grandit ainsi aux sons d’Oum Kalthoum ou encore d’Edith Piaf. Adolescente, elle écoute également du rock comme Metallica et Deep Purple. “Cette variété de mélodies et de notes a enrichi mon oreille”, glisse la chanteuse. À 17 ans, elle sort son premier album qui va la propulser au-devant de la scène.

“C’est grâce à ma tante maternelle”, précise-t-elle. “Elle a cru à mon talent, m’offrant des séances dans un studio d’enregistrement. Sans me le dire et avec l’accord de mes parents, elle a envoyé, en 2005, ma compilation à l’une des premières maisons de disques au Maroc qui a été emballée.” Et d’ajouter : “À cette époque, je ne mesurais pas ce qu’il m’arrivait.”

En parallèle à ses premiers pas dans cette vie d’artiste, Nabyla Maan poursuit des études en conception publicitaire et communication pour rassurer ses parents, tous deux avocats. “Ils n’étaient pas du milieu”, indique cette mère de deux garçons qui, en 2007, devient la plus jeune chanteuse arabe et africaine à se produire à l’Olympia. Dix ans plus tard, elle décroche deux prix aux Morocco Music Awards pour son opus “Dalalu Al-Ansalus”. “Au fil du temps, mes compositions, mes textes et mes interprétations ont évolué, devenant plus profonds et intenses”, explique cette artiste qui use d’une liberté de parole inspirante. Son thème de prédilection ? “L’amour. Je chante par et avec amour.” Et d’enchaîner : “Alors que, dans la poésie du Malhoun, ce sont les hommes qui clament leur amour aux femmes, je ferai l’inverse dans mon prochain album, à travers des chansons originales, écrites dans la tradition de ce registre et des musiques ancestrales marocaines.” 

 

Pauline Maisterra et Aïcha Debouza

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