Malgré les réformes éducatives engagées depuis plusieurs décennies, l’égalité entre filles et garçons peine encore à s’imposer dans les lycées marocains. C’est le constat posé par le « Recueil des préjugés et des stéréotypes sexistes véhiculés dans les lycées », présenté mercredi 2 juillet à Rabat par l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), dans le cadre de son programme “Pour une école de l’égalité”.
Menée dans 13 établissements secondaires des régions Rabat-Salé-Kénitra et Casablanca-Settat, l’enquête révèle la persistance de représentations genrées dans les comportements, les discours, les pratiques pédagogiques et les contenus scolaires. Si les filles sont souvent perçues comme plus émotives ou vulnérables, les garçons, eux, sont associés à la rationalité et au leadership. Des stéréotypes qui influencent l’orientation scolaire, les dynamiques de classe, et parfois même la tolérance aux comportements problématiques.
Autre fait marquant : la normalisation d’un sexisme plus subtil, qualifié de « bienveillant », au sein du corps enseignant et administratif. Le rapport souligne également un décalage entre les intentions institutionnelles et les pratiques de terrain, notamment en ce qui concerne l’utilisation des manuels scolaires, souvent porteurs de représentations désuètes.
L’étude s’accompagne de recommandations précises : révision des curriculums, formation à l’approche genre, intégration de l’éducation sexuelle, sensibilisation ciblée dans les zones rurales et périurbaines, ou encore mobilisation des garçons dans les démarches d’égalité. Pour l’ADFM, l’école doit devenir un levier de transformation sociale — et non un lieu de reproduction des inégalités.