Reynald Pedros : “nous espérons surprendre nos adversaires”

Il a conduit le onze national féminin à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2022, devant un public enflammé. Fort de cet exploit, son ambition et celle de ses joueuses est de faire une belle Coupe du Monde en Australie-Nouvelle Zélande et de passer le premier tour pour signer une première participation qui restera dans les annales du foot féminin au Maroc. Reynald Pedros, coach de l’équipe nationale féminine de football est confiant et optimiste.

Vous êtes le coach d’une équipe qualifiée pour la première fois en Coupe du Monde. Quelles sont vos attentes et celles des joueuses ?

Il faut d’abord exister dans cette Coupe du Monde. Ce sera une découverte pour les joueuses et pour le staff, mais il faut que nous nous présentions à cet évènement mondial avec l’ambition d’aller en huitièmes de finale. Nous ne devons pas nous contenter d’y aller, il faut performer pour atteindre cet objectif, c’est du moins dans cette perspective que nous nous préparons.

Pour démarrer la compétition, l’équipe nationale affrontera l’Allemagne, classée deuxième mondialement. Comment prépare-t-on un match aussi important ?

Nous ne nous préparons pas que pour l’Allemagne, nous nous préparons pour jouer une phase de poule. Bien sûr que le match de l’Allemagne est important, c’est notre entrée dans cette compétition contre une des meilleures équipes mondiales, qui joue pour gagner le trophée. C’est une équipe que nous connaissons bien, nous savons ce qu’elle vaut et il faut être prêts, il faut que nous les surprenions. Il va falloir créer un exploit. On verra comment ça se passera, mais l’objectif c’est de ne pas jouer le match avant l’heure, de ne pas se sentir inférieurs, parce que dans un match tout peut arriver. Nous allons tout faire pour être prêts, et si l’Allemagne l’est un peu moins, nous en profiterons. Ceci dit, il ne faut pas oublier qu’il y a deux autres matches importants aussi et il faudra bien se préparer pour espérer se qualifier.

Vous pensez que nous avons des chances de créer la surprise et de rééditer l’exploit du onze national masculin ?

Si vous me dites aujourd’hui qu’on est capables d’aller en demi-finale, je signe. Mais il faut garder en tête que l’équipe masculine participe régulièrement à toutes les Coupes d’Afrique, toutes les Coupes du Monde, alors que c’est notre première. Bien sûr qu’il faut s’inspirer de ce qu’ils ont fait dans l’état d’esprit, l’envie, la détermination, leur manière d’aborder la Coupe du Monde. Après, nous avons notre propre chemin à tracer. Nous partons d’un peu plus loin que les garçons, mais tout est possible. Je pense que les joueuses ont vraiment très envie de participer à cette Coupe du Monde et nous y allons avec l’ambition de créer la surprise.

Comment vous y préparez-vous ?

Quand nous avons préparé la CAN, nous n’avons joué que contre des équipes africaines. Et pour préparer la Coupe du Monde, nous avons joué contre des équipes européennes. Nous avons observé la différence de niveau, de culture footballistique et notre objectif était vraiment que les joueuses se confrontent à des difficultés qu’elles n’ont pas eues lors des matches de Coupe d’Afrique. Aujourd’hui, le travail que nous devons faire, c’est avant tout un travail athlétique. Le football européen de haut niveau est en avance sur nous de ce point de vue. Bien sûr, nous allons continuer à travailler tactiquement, nous allons capitaliser sur ce que nous avons bien fait pendant la CAN et nous allons jouer avec nos valeurs. Nous avons de la qualité, des choses à faire valoir et, par conséquent, nous n’allons pas nous soucier des autres, mais plutôt de nous.

À votre avis, quels sont les points à travailler encore plus pour performer et avancer dans le classement mondial ?

L’aspect athlétique, je dirais. C’est du travail facile à faire et avec une bonne préparation je pense qu’on peut diminuer l’écart avec les autres nations. Après, il faut aussi de la discipline tactique, de l’engagement, beaucoup de détermination et c’est ce qui fera qu’on sera peut-être plus embêtants à jouer, qu’on prendra confiance, qu’on mettra plus d’intensité dans tout ce qu’on fait, c’est-à-dire toutes ces choses qui sont les fondamentaux du haut niveau. Dans tous ces compartiments depuis la CAN, il faut qu’on s’améliore. Nous avons encore un peu de temps avant le premier match de Coupe du Monde, nous travaillons étape par étape et nous espérons arriver prêts contre l’Allemagne.

Pour composer votre sélection, vous avez fait appel à des joueuses qui évoluent dans différents championnats européens. Comment avez-vous réussi à les intéresser ?

Parmi les objectifs que nous avions, c’était d’étendre notre vision au-delà du Maroc, et d’intégrer des joueuses marocaines où qu’elles se trouvent. C’est un très gros travail de supervision, beaucoup d’échanges avec les scouts pour amener un plus à cette équipe nationale féminine. Nous y travaillons depuis deux ans et demi et nous avons eu une première réussite avec une place en finale de la CAN qui nous a permis de nous qualifier à la Coupe du Monde.

Il reste encore des joueuses à regarder, à scruter au Maroc ou à l’étranger. Il faut qu’on ait un effectif important, fort pour cette Coupe du monde. 

Si vous deviez avancer un point fort de notre équipe nationale ? 

Le maillon fort c’est le collectif. Ensuite, nous sommes très focus sur le travail et la qualité de notre effectif. Nous avons inculqué la notion de travail de haut niveau, l’état d’esprit. Nous sommes toujours dans le même niveau d’exigence en étant très pédagogues. Féliciter quand elles jouent bien, par exemple, c’est très important. Quand ce n’est pas bien, il faut le dire et quand c’est bien il faut le dire aussi. 

Que dites-vous à vos joueuses pour les motiver ?

Ce n’est pas parce que nous avons fait une belle Coupe d’Afrique que nous allons nous arrêter là. Nous allons continuer à travailler, progresser, leur expliquer que le haut niveau c’est l’exigence pendant et en dehors des entraînements et surtout je leur fais comprendre qu’elles sont capables de rivaliser avec les meilleures nations africaines puis les meilleures nations mondiales. On sait que le chemin est encore long, mais nous allons nous servir de cette Coupe du Monde pour apprendre beaucoup de choses.

Une idée sur l’équipe qui va démarrer contre l’Allemagne ?

Je ne la connais pas. C’est encore trop tôt. Il peut arriver tellement de choses. Ce qui est important c’est de travailler au jour le jour, avec les joueuses qui resteront en sélection au fur et à mesure et plus on approchera, plus le groupe qui ira en Coupe du Monde se détachera. Encore une fois c’est le groupe qui prime. Nous allons prendre les meilleures et elles devront montrer qu’elles ont mérité leurs places. 

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