Vous avez participé aux défilés de Caftan depuis les premières éditions. Avec le recul, comment percevez-vous l’évolution de cet événement au fil des années, aussi bien sur le plan artistique que professionnel ?
Ma toute première fois avec Caftan, c’était en 2007, à Agadir. J’ai eu l’honneur de défiler aux côtés de grands noms comme Adriana Karembeu, Karima Adebibe et bien d’autres. Je me souviens encore de cette sensation unique : les lumières, la scène, le public… J’étais en mode “waouh”. Mais en réalité, mon tout premier défilé remonte à mes 17 ans, au Collège LaSalle. C’est ce jour-là que j’ai compris que la scène était un espace où je pouvais vraiment m’exprimer, me sentir à ma place. Caftan, au fil des années, est devenu bien plus qu’un simple défilé. C’est une véritable institution. Artistiquement, on ressent une montée en puissance : des mises en scène de plus en plus audacieuses, une richesse dans les silhouettes, un storytelling de plus en plus affiné… Et sur le plan professionnel, c’est un véritable tremplin pour les créateurs, les stylistes, les mannequins. Une plateforme qui élève, qui inspire, et surtout, qui unit.
Qu’est-ce que cela représente pour vous de participer à cette 25ᵉ édition de Caftan Week, placée sous le thème “Sahara, héritage en couture” ?
La 25e édition… c’est fort. 25 ans d’histoire, d’héritage, de transmission. Y participer, pour moi, c’est un peu comme rentrer à la maison. Être présente pour cette édition anniversaire, c’est un immense honneur. Le thème “Sahara, héritage en couture” me touche profondément. Il évoque une mémoire collective, une force silencieuse, une profondeur qui résonne en moi. Ce n’est pas juste un thème, c’est une vibration. Porter un caftan qui raconte l’âme du désert ses couleurs, ses tribus, ses traditions et l’accompagner de la musique hassanie “Leila”, c’est comme enfiler un morceau de mon pays. Un hommage vivant, porté avec tout l’amour et toute la fierté que je lui dois.
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Femmes du Maroc Magazine (@femmesdumaroc_officiel)
Quelle est votre vision actuelle du caftan marocain : entre tradition et modernité, comment trouver l’équilibre ?
Ce qui est magique avec le caftan marocain, c’est sa capacité à traverser le temps sans jamais perdre son âme. On a tout aujourd’hui : le caftan classique, somptueux, brodé à la main ; le caftan revisité, plus épuré, plus audacieux ; et même des pièces hybrides, signées par des créateurs qui osent casser les codes. Ma vision ? C’est de respecter les racines tout en laissant la créativité s’exprimer. Le vrai équilibre se trouve quand l’élégance de l’héritage rencontre l’audace de l’époque. Et je pense que le Maroc, dans ce domaine, a un pas d’avance.
Une nouvelle collection est-elle en préparation ? Si oui, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Je suis en train de travailler sur quelque chose de très spécial. Ce n’est pas une simple collection… c’est un projet de cœur, une vision, une énergie que je traduis en matière. Je ne peux pas en dire trop pour le moment, mais ce que je peux vous assurer, c’est qu’il y aura de la force, de la douceur, et cette identité marocaine qui ne me quitte jamais. Ce sera une ode à la femme, à la terre, et à l’élégance dans tout ce qu’elle a de plus vrai.