Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer autour de “Sahara, héritage en couture” ?
La magie silencieuse du désert. J’ai été profondément touchée par les nuances infinies du sable, ses tons dorés, ocres, et cuivrés qui changent au rythme du coucher du soleil, créant des paysages aussi intenses que poétiques.

Le caftan principal en velours est accompagné d’une seconde pièce en satin duchesse façon dziri hrir.
Ceinture plaquée or.
Comment ce thème se retrouve-t-il concrètement dans vos modèles ?
Ce thème se traduit à travers des choix de couleurs, de matières et de motifs. J’ai opté pour une palette inspirée du désert : blanc éclatant, ocre chaud, doré lumineux, marron profond et bronze cuivré, des teintes qui évoquent à la fois le sable, le soleil couchant et les pierres sahariennes.
Côté matières, j’ai privilégié des tissus fluides et aériens comme l’organza de soie et le tulle pailleté, qui capturent la lumière et rappellent le mouvement doux du vent sur les dunes. Enfin, j’ai travaillé une combinaison de motifs organiques et géométriques : des broderies inspirées des formes naturelles du désert (feuilles, ondulations, rayons solaires) associées à des lignes structurées, pour symboliser l’équilibre entre nature sauvage et raffinement couture.

Deuxième pièce, en satin duchesse, broderie finition sfifa et âkad.
Cape assortie et ceinture travaillée en terz ntaa.
Quelles nouveautés avez-vous voulu apporter ?
La nouveauté est une lecture contemporaine du caftan, à travers des lignes plus aériennes, des matières plus légères, et une approche poétique du mouvement inspirée des dunes du Sahara. Une manière de raconter une histoire ancienne avec un langage résolument actuel.
Quel mot résume votre collection ?
“Éclat ancestral.” C’est l’expression qui résume le mieux ma collection. Elle incarne cette volonté de faire briller un héritage profond, celui du Sahara et de ses traditions, à travers une lumière nouvelle, moderne et lumineuse. Chaque pièce est pensée comme un pont entre le passé et le présent, mêlant la noblesse des matières, l’éclat des broderies dorées, et la force silencieuse des teintes désertiques.

La deuxième pièce, en satin de soie, travaillée avec zwak mâalem. Ceinture en terz ntaa.
Qu’est-ce qui, selon vous, va marquer la mode du caftan en 2025 ?
En 2025, je pense que la mode du caftan sera marquée par un retour à l’essentiel, mais avec une approche audacieusement contemporaine. On assiste à une volonté croissante de sublimer le patrimoine tout en le modernisant subtilement, sans jamais le dénaturer. Les matières nobles, légères et naturelles vont s’imposer, accompagnées d’une palette plus organique et lumineuse, inspirée par la nature et la lumière du Maroc – comme les tons sable, argile, cuivre ou nacre. Les coupes deviendront plus fluides, aériennes, avec un souci du détail qui privilégie l’artisanat raffiné et les finitions précieuses, mais sans surcharge. Le caftan de 2025 sera aussi un statement identitaire, porté avec fierté par une femme moderne qui cherche à exprimer à la fois ses racines et sa liberté. Il deviendra une pièce forte, à la croisée du vêtement d’apparat et de la haute couture actuelle.

Deuxième pièce, en lamé de soie bronze, finition sfifa, âkad et mdamma ntaa.
Quel est le caftan que vous préférez dans votre collection ?
Le caftan que je chéris tout particulièrement dans cette collection, c’est celui qui incarne à mes yeux l’âme même du Sahara, avec ses nuances chaudes de cuivre, d’ocre et de doré, qui rappellent la lumière du désert au coucher du soleil. Sa richesse réside dans le travail minutieux de la broderie, inspirée des formes naturelles des dunes et des palmiers, rehaussée de pierres fines qui captent la lumière avec élégance. La ceinture sculptée vient structurer la silhouette tout en célébrant la féminité avec force et délicatesse. C’est une pièce à la fois royale, ancestrale et résolument moderne, qui raconte une histoire de terre, de lumière et de femmes.