Ce 2 décembre 2025, le Palais des Congrès de Marrakech s’est habillé d’une élégance particulière. Au cœur de la 22ᵉ édition du Festival International du Film de Marrakech, une soirée a été consacrée à Raouya, Fatima Harandi de son vrai nom, l’une des voix féminines les plus singulières du cinéma marocain. Sous les applaudissements chaleureux d’un public conquis, la comédienne a reçu un hommage rare, de ceux qui marquent une carrière mais surtout une génération de femmes et d’artistes.
Une présence magnétique, un visage familier
Actrice de caractère, femme de conviction, elle a construit, au fil des années, un parcours qui fait écho à la trajectoire de nombreuses Marocaines : déterminée, infatigable, profondément attachée à ses racines Raouya a marqué le 7ème art marocain. Son visage, marqué par des rôles poignants, est devenu un symbole. Celui d’un cinéma marocain qui raconte des vies vraies, parfois rudes, souvent émouvantes, toujours dignes. Le FIFM a imaginé pour elle une cérémonie sobre, élégante, presque intimiste malgré l’ampleur de l’événement. Des images de ses films les plus marquants ont défilé à l’écran : une galerie de femmes fortes, complexes, profondément humaines. Chaque extrait semblait rappeler une époque, un tournage, une émotion partagée avec le public. À mesure que les images défilaient, la salle vibrait non pas d’une admiration distante, mais d’une affection sincère. Car Raouya n’est pas seulement une actrice : elle est une présence qui a accompagné les foyers marocains, sur scène, à l’écran, et dans le cœur des spectateurs. Mais le moment le plus attendu de la soirée fut sans doute celui où Nourredine Lakhmari, réalisateur emblématique et l’une des voix fortes du cinéma marocain contemporain qui, après un discours très touchant ,lui a remis la fameuse statuette en hommage à l’ensemble de sa carrière .
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Une artiste, une femme, un héritage
Ce que le public est venu célébrer ce soir-là dépasse largement une carrière. Raouya incarne une génération d’artistes qui ont fait du cinéma un espace d’expression, de liberté et parfois de résistance. Une femme qui a su imposer son talent dans un milieu encore largement masculin, sans jamais perdre sa douceur ni sa vérité. Au micro, la comédienne, visiblement émue, a rappelé l’honneur que représentait pour elle cet hommage dans « son pays ». Sa voix tremblait par moments, mais l’assurance de ses mots révélait une femme qui a toujours avancé avec sincérité.Une page d’histoire et une inspiration pour demain À travers cette soirée, le FIFM a rappelé l’importance de protéger et de célébrer celles et ceux qui construisent notre patrimoine cinématographique. Raouia n’a jamais cherché les projecteurs, mais elle les attire naturellement, par ce qu’elle dégage : une vérité brute, un cœur immense et une sensibilité qui trouve toujours le chemin du public. En quittant la scène sous une pluie d’applaudissements, elle emporte avec elle l’une des plus belles ovations de cette 22ᵉ édition. Mais surtout, elle laisse derrière elle un message puissant aux jeunes artistes marocaines : l’audace, la passion et la fidélité à soi-même sont les clefs d’une œuvre qui traverse le temps.Ce soir à Marrakech, le cinéma a célébré une femme.Et cette femme, à sa manière, continue de célébrer le Maroc.